Un clavier d'ordinateur dont certaines touches ont été remplacées par des logos de médias sociaux.
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Pour certains investisseurs canadiens, les YouTubers et les TikTokers fournissent des informations sur les placements au moins aussi précieuses — sinon plus — que celles qu’ils obtiennent de leurs conseillers en services financiers, selon un nouveau sondage de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI).

Le nouveau Bureau de l’investisseur de l’organisme d’autoréglementation a récemment publié les résultats de sa première enquête auprès des investisseurs. Réalisée au début du mois de janvier, l’enquête en ligne menée auprès de près de 3 500 adultes canadiens a permis d’examiner diverses tendances dans le domaine de l’investissement de détail.

L’enquête a révélé que 28 % des Canadiens se fient à ce qu’on appelle les « finfluencers », aux médias sociaux et à d’autres forums en ligne pour obtenir des informations et des conseils financiers.

Parmi les investisseurs qui obtiennent leurs conseils en ligne, 44 % déclarent que les informations qu’ils obtiennent des influenceurs financiers ont autant de valeur que la sagesse dispensée par les conseillers en services financiers professionnels et 12 % déclarent que les conseils des finfluenceurs ont plus de valeur.

Seuls 17 % d’entre eux estiment que les informations fournies par les conseillers professionnels ont plus de valeur. Par ailleurs, 21 % des personnes interrogées ont déclaré que les sources n’étaient pas comparables.

Selon l’enquête, YouTube est la plateforme la plus populaire pour les investisseurs à la recherche de conseils de finfluencers (citée par 59 % d’entre eux), suivie de Facebook (34 %).

Bien que la plupart des personnes interrogées disent s’en remettre à un conseiller ou à leur banque pour obtenir des conseils financiers (64 %), et qu’une grande partie d’entre elles obtiennent également des informations de leurs amis et de leur famille (38 %), l’enquête note que la confiance dans les médias sociaux est plus grande pour les investisseurs autonomes et les investisseurs ayant une plus grande tolérance au risque.

À l’inverse, ceux qui ont une faible tolérance au risque sont plus enclins à s’en remettre à leur banque ou à leur conseiller et moins enclins à se tourner vers d’autres sources d’information, selon l’enquête.

En outre, l’enquête a révélé que seuls 21 % des répondants sont confiants dans leur capacité à atteindre leurs objectifs financiers, en particulier dans un contexte d’inflation et de taux d’intérêt élevés.

« Parmi ceux qui ont déclaré ne pas se sentir confiants, 66 % ont cité l’inflation et l’augmentation du coût de la vie comme l’un des principaux facteurs qui les freinent », rapporte l’OCRI, ajoutant que certains investisseurs ont indiqué que ces pressions financières croissantes étaient la raison pour laquelle ils ont réduit leur propre activité d’investissement au cours de l’année écoulée.

L’étude a également évalué l’expérience des investisseurs en matière de tentatives de fraude à l’investissement, notant que parmi les investisseurs qui ont déclaré avoir été approchés pour une fraude apparente, plus de la moitié (55 %) ont déclaré que ces schémas impliquaient des cryptoactifs.

La plupart des tentatives de fraude (81 %) n’ont pas été signalées aux autorités de régulation ou aux autorités chargées de l’application de la loi, car les investisseurs pensaient que ce serait une perte de temps ou qu’il n’en résulterait rien.

L’OCRI assure que cette enquête est la première étape d’une série de travaux visant à suivre les tendances et les problèmes des investisseurs.

« Cette enquête fournit des informations précieuses sur l’évolution des préoccupations et des comportements des investisseurs au Canada », affirme Karen McGuinness, première vice-présidente du Bureau de l’investisseur, de l’accueil des membres et de l’innovation de l’OCRI, dans un communiqué.

« En comprenant ces tendances, l’OCRI est mieux placé pour aider les investisseurs à relever les défis financiers et à prendre des décisions éclairées. Notre objectif est de renforcer la confiance des investisseurs et de veiller à ce qu’ils aient accès à des conseils financiers fiables et réglementés », souligne-t-elle.

Selon un nouveau sondage de l’Organisme canadien de réglementation des placements (OCRCVM), les YouTubers et les TikTokers fournissent à un segment important d’investisseurs canadiens des informations sur les placements qui sont au moins aussi précieuses, sinon plus, que celles qu’ils obtiennent auprès de conseillers financiers professionnels.

L’enquête a été menée auprès de 3 497 adultes canadiens par l’Innovative Research Group et l’OCRI entre le 4 et le 15 janvier. Elle comprenait un suréchantillon de 2 147 investisseurs.