Dans le cadre du bras de fer opposant la partie syndicale et l’employeur, le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a décidé de révéler le résultat du vote qui s’est déroulé à la fin janvier et qui était sous scellés.
Ainsi, 800 des 1305 votants, ou 61,4 %, ont affirmé qu’ils souhaitaient être représentés par la section locale 434 du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB, affilié à la FTQ) alors que leur contrat de travail est venu à échéance le 31 décembre. À l’inverse, 502 membres, ou 38,6 %, ont exprimé leur opposition. Il y a eu deux abstentions.
« C’est plus que la majorité simple. Le message est clair », a indiqué la directrice générale québécoise du SEPB, Katerie Lefebvre, au cours d’un entretien téléphonique avec La Presse canadienne.
En décembre, l’organisme fédéral avait ordonné la tenue d’un vote pour vérifier si les syndiqués souhaitent révoquer leur accréditation, mais les bulletins devaient être gardés sous scellés pendant un certain temps.
La requête pour faire révoquer l’accréditation syndicale avait été déposée le 16 novembre dernier. La demande de révocation visait « tous les employés de la Banque Laurentienne travaillant dans les établissements de la province de Québec et de la région de la ville d’Ottawa ».
Mme Lefebvre a estimé que compte tenu de « l’ampleur du dossier », le CCRI avait décidé de revenir sur sa décision.
La partie syndicale accusait la Laurentienne de manoeuvres antisyndicales, alléguant notamment que l’employeur avait forcé la main à des travailleurs pour qu’ils signent des demandes de révocation afin de se désyndicaliser.
« Nous avons tenu une assemblée générale le 14 janvier afin d’expliquer ce que l’employeur désirait accomplir avec la transformation et des changements potentiels aux conditions de travail, a-t-elle dit. Je pense que cela a fait une différence. »
Le résultat du vote fait également en sorte qu’il faudra attendre six mois avant qu’une nouvelle requête de révocation de l’accréditation syndicale soit déposée, a précisé Mme Lefebvre.
Tout au long du processus, l’institution financière québécoise a nié s’être ingérée de quelque façon que ce soit dans le processus et soutenu qu’elle a agi de façon parfaitement correcte.
« La demande de révocation de l’accréditation syndicale émanait d’un employé et non de la banque, et nous prenons acte de la décision des employés, a répondu par courriel une porte-parole, Hélène Soulard. La banque a toujours soutenu que la décision d’être représentés ou non par un syndicat appartenait aux seuls employés. »
Depuis 2016, la Laurentienne a mis de l’avant un plan de transformation qui s’est traduit par l’élimination de plusieurs centaines de postes en plus d’avoir fait passer de 150 à 100 la taille de son réseau de succursales. L’an dernier, la banque avait fait part de son intention de mettre fin à certains types de services au comptoir.
Même si le SEPB a remporté une victoire, sa plainte déposée au CCRI pour pratique déloyale de la part de l’employeur alléguant une ingérence dans le processus de révocation demeure en vigueur.
« Il y a une possibilité de suspendre les dates d’audience prévues dans cette cause le temps de négocier une nouvelle convention collective, a dit Mme Lefebvre. C’est une option. Nous voulons renouveler le contrat de travail. »
Entre-temps, le SEPB et la Laurentienne doivent se retrouver la semaine prochaine devant une conciliatrice fédérale dans le cadre des discussions à propos d’un nouveau contrat de travail.
À la Bourse de Toronto, l’action de l’institution financière, qui doit dévoiler ses résultats du premier trimestre le 28 février, a retraité de 14 cents, ou 0,27 %, pour clôturer à 51,68 $.