Si les points de vue des deux stratèges s’appuyaient sur des critères différents, ils s’entendaient sur leur conclusion : il reste encore du temps avant la fin de ce cycle financier. Stéfane Marion, économiste et stratège en chef, Banque Nationale du Canada et Directeur général, financière Banque Nationale, estime que nous sommes actuellement dans la dernière phase avant la récession, la «phase mature», mais selon lui cette phase devrait durer un moment.
Selon, Martin Roberge, CFA, Stratège et analyste quantitatif, Canaccord Genuity, qui s’est penché sur la pondération des portefeuilles et les actions à privilégier en ce momentum particulier de cycle, nous serions dans une phase d’accélération synchronisée vers un sommet cyclique, soit au «milieu» du cycle. Dans ce contexte, Martin Roberge suggère de légèrement surpondérer les actions, surtout au niveau des pays émergents et des pays de l’Europe et de l’Asie, et de sous-pondérer les obligations.
Selon sa première recommandation, le moment est propice pour penser à ajouter les commodités comme classe d’actifs. «Après 8 années de Bull Market, ça ne coûterait pas cher d’inclure une nouvelle classe d’actifs dans votre portefeuille, affirme-t-il. Peut-être juste mettre un 5 %, comme je le fais, en actifs risqués sur des commodités. On sait très bien qu’en fin de cycle, les commodités divergent des actions. Elles continuent à fluctuer avec le cycle économique qui est actuellement très fort. »
Martin Roberge scrute les divergences d’indicateurs avancés entre les pays émergents et les pays développés. Selon lui, tant que l’écart se creuse à la hausse, il conseille de favoriser les pays émergents, les commodités et les actifs risqués. Lorsqu’il y aura une convergence, il suggère de se montrer plus prudent.
Au niveau des titres prometteurs en 2018, Martin Roberge s’intéresse aux compagnies de service. «On a vu dernièrement, les Schlumberger, Halliburton, toutes ces compagnies-là, annoncer des hausses de prix. De plus, on vient tout juste de passer en dehors de la déflation et quand on passe en haut de la barre de 0, on a habituellement de bonnes poussées cycliques de ces secteurs-là», explique-t-il.
Un autre secteur à surveiller : le cuivre. Selon un consensus, le cuivre c’est le secteur de la Chine, mais il croit que cela va changer avec l’économie mondialement synchronisée. Le dernier secteur qu’il regarde de près est celui des aurifères qui, selon ses observations, devrait monter en octobre 2018.