Deux tendances distinctes observées au cours de la dernière année ont eu pour effet d’amoindrir le pouvoir d’achat des Canadiens dans cet État américain pour la première fois depuis la récession: le recul, d’une part, de dix cent du huard sur le dollar américain et la hausse, d’autre part, d’environ dix pour cent sur le prix des maisons aux États-Unis.
Les bonnes affaires sont toujours possibles en Floride, puisque le marché immobilier ne s’est pas encore entièrement remis de l’effondrement boursier de 2008. Il n’en reste pas moins que les potentiels acheteurs devraient s’attendre à un marché nettement plus compétitif que celui des dernières années.
Et les données de 2013 de l’Association nationale des courtiers immobiliers des États-Unis en témoignent. Les ventes de maisons ont augmenté de 9,1 pour cent, soit la meilleure performance depuis 2006, tandis que le prix médian des propriétés a augmenté de 11,5 pour cent, la plus importante augmentation depuis 2005.
Dans le même temps, les acquisitions de maisons par des étrangers ont reculé, l’an dernier. Les chiffres concernant les transactions internationales ne sont pas encore disponibles mais déjà, au mois de mars 2013, le total des ventes s’établissait à 68,2 G$ US, en baisse par rapport aux 82,5 G$ US enregistrés en 2012.
Les Canadiens représentent le quart des étrangers qui achètent des propriétés aux États-Unis. Et la Floride y est une destination de choix, avec 39 % des transactions qui s’y effectuent. L’Arizona arrive en seconde place avec 24 pour cent, suivi de la Californie, d’Hawaï et du Texas.
Un économiste a par ailleurs indiqué que les tendances observées cette année auraient des conséquences, quoique limitées.
Des statistiques analysées par la Banque TD pour La Presse Canadienne suggèrent que le recul de dix cents du dollar canadien se traduira pas une baisse annuelle de 250 000 touristes canadiens en Floride. Mais la croissance rapide du tourisme canadien dans cet État a été à ce point élevée que même une diminution se traduira par une croissance, qui sera toutefois un peu plus modeste que les années précédentes.
En 2010, le nombre de Canadiens en Floride a augmenté de 12 %, suivi de 6 % (2011), 6 % (2012) puis 3 % en 2013. La Banque TD prévoit cette année une hausse de l’ordre de 2 %.
« Je pense que la croissance ralentit, mais je ne crois pas que les dépenses et la présence des Canadiens sur le marché de l’immobilier reculeront aux niveaux observés il y a cinq ou dix ans, avant la récession », a indiqué le vice-président et économiste en chef adjoint de la Banque TD, Derek Burleton.