« Finfusion MTL est là pour servir de pont à tous les joueurs, petits et grands, au bénéfice de Montréal, du Québec et du Canada ! Il est temps de mettre en avant nos forces et nos succès, d’investir en capital et en éducation et de s’ouvrir au monde. Le terrain de jeu de l’innovation, qui plus est en finance et en technologie, ne connaît pas de frontière, alors il est important d’atteindre une taille critique rapidement », a lancé d’entrée jeu de Thomas Pasturel, cofondateur et membre du conseil de Finfusion MTL.
Rappelons que le secteur fintech est un créneau des technologies appliquées à la finance, incluant l’intermédiation financière, l’investissement et les assurances.
Le nouveau regroupement, un organisme à but non lucratif, espère développer une communauté forte et susciter les interactions entre les différents acteurs du milieu de manière à « mettre Montréal sur la carte », comme le souligne Thomas Pasturel.
Le but de Finfusion MTL est de développer les relations au sein de la communauté fintech et de partager les connaissances. Cela se fera à deux niveaux, avance Thomas Pasturel : « Connecter les communautés locales entre elles : finance, technologie, startups, et connecter la communauté fintech qui en résulte avec celles d’autres villes dans le monde. »
Selon lui, cette communauté doit réunir des participants issus des secteurs de la finance et des technologies, mais également des entrepreneurs, des universitaires, des investisseurs et des représentants gouvernementaux. Toutes ces sphères d’activité étaient d’ailleurs représentées lors du lancement.
« Nous constations une énorme tendance concernant les fintech à travers le monde, que ce soit à Londres, New York, Hong Kong et même à Toronto, et nous sentions un peu de retard, un manque de traction à Montréal. Il nous apparaissait donc indiqué de mettre en place une association pour relier la communauté et voir quelles sont ses attentes », mentionne Thomas Pasturel, en entretien avec Finance et Investissement.
Il ajoute d’ailleurs qu’il faut profiter de l’intérêt suscité actuellement dans ce secteur. « Même si les premières entreprises fintech ont été créées il y a longtemps, l’intérêt s’est accentué depuis cinq ans, spécialement en 2014 et encore davantage en 2015. C’est une tendance qui s’accélère, qui est beaucoup plus importante que prévu, et qui génère des investissements en forte croissance. »
La technologie est au cœur des institutions financières, souligne pour sa part Éric Lemieux, fondateur et dirigeant de M2S Capital et ancien directeur général de Finance Montréal, lors d’un panel tenu en marge du cocktail de lancement.
« Si les banques ont été les premiers clients de la technologie dans les années 1950, il y a aujourd’hui un accroissement du nombre de nouvelles technologies, ainsi que des besoins qui émergent, par exemple, en conformité et en analyse de données », fait-il remarquer.
« Le secteur fintech est difficile à cerner parce que la finance et la technologie sont partout. Le paiement mobile, l’analyse de données au sein des compagnies bancaires (Big Data), et le financement participatif en sont des exemples, illustre Thomas Pasturel. En absolu, nous avons peu d’entreprises fintech à Montréal. Au Canada, elles sont davantage présentes à Toronto, mais nous avons tous les outils à Montréal pour prendre notre place. »
Finfusion MTL prévoit organiser de deux à trois événements d’ici la fin de l’année, en plus de quelques rencontres thématiques moins formelles.
Arrivé à Montréal il y a deux ans, Thomas Pasturel, un français d’origine, incarne d’ailleurs le principe fintech. Féru de technologie, il a développé un premier logiciel à l’âge de 13 ans. Intéressé par le secteur financier, il est entré à l’emploi de la banque BNP Paribas à 19 ans comme développeur web, puis a rejoint ABC Arbitrage, une firme de gestion de fonds. Son parcours l’a ensuite mené à Chicago où il a travaillé pour différentes firmes de placements. Thomas Pasturel a par la suite lancé son propre fonds d’investissement, dont il est toujours actionnaire. Il agit également aujourd’hui à titre de consultant et d’entrepreneur.