Une campagne d’achat menée par un fournisseur de formation ESG (environnement, social et gouvernance) suggère que les conseillers en services financiers peuvent améliorer le service qu’ils fournissent aux clients qui s’intéressent au développement durable.
La société montréalaise ED4S Academy a mené cette recherche au cours des deux premiers mois de l’année 2024. Se faisant passer pour des clients, les associés d’ED4S se sont entretenus avec 40 conseillers canadiens de 35 entreprises, dont de grandes banques, des coopératives de crédit, des compagnies d’assurance et de plus petites sociétés de gestion d’actifs.
Les acheteurs mystères étaient spécialisés dans la finance durable, et les résultats de la recherche ont été publiés dans un rapport le 6 mai dernier.
L’étude a révélé que 20 % des conseillers (huit conseillers) ont abordé les considérations ESG ou de durabilité avec les acheteurs secrets sans aucune incitation. Une fois que les acheteurs mystères ont montré de l’intérêt pour les questions ESG, ce chiffre est passé à environ 63 %.
Lorsque les acheteurs mystères ont indiqué aux conseillers que leur principale préoccupation était l’action contre le changement climatique, un pourcentage « encourageant » de 25 % des conseillers ont été en mesure de discuter des objectifs des clients et des approches d’investissement pour lutter contre le changement climatique, selon le rapport. Cependant, d’autres questions ESG n’ont pas été abordées, telles que l’eau, l’utilisation des sols et la pollution.
Environ la moitié des conseillers (45 %) ont fait preuve d’une compréhension « suffisante » des approches d’investissement ESG, selon le rapport, et 25 % ont fait preuve d’une connaissance « moyenne ».
Les connaissances d’un conseiller étaient jugées comme étant « suffisantes » s’il faisait preuve d’une compréhension de base des questions d’investissement durable ou de thèmes tels que le changement climatique.
« Nous n’attendions pas des conseillers une connaissance encyclopédique des questions de développement durable, mais plutôt une capacité à comprendre les priorités ESG d’un client et à proposer des solutions d’investissement appropriées », indique le rapport.
En ce qui concerne les produits disponibles, bien que la plupart des conseillers proposent des investissements ESG ou durables, les acheteurs mystères considèrent que ces produits étaient bien adaptés dans 17 % des cas, et qu’ils étaient « plutôt bien adaptés » dans 39 % des cas.
L’étude a également révélé qu’environ 63 % des conseillers (soit environ 25 conseillers) ont discuté de la performance des investissements durables. Cependant, environ un tiers (35 %) des conseillers ont déclaré que la performance des fonds durables était la même que celle des autres investissements.
« La véritable réponse à cette question dépend du calendrier et de la manière dont les produits d’investissement durable sont définis », indique le rapport.
Dans plus de la moitié des entretiens avec les clients (55 %), les conseillers n’ont pas abordé la question des frais liés aux investissements durables.
Au vu des résultats globaux, les investissements durables semblent être « une considération secondaire, voire une classe d’actifs de niche » parmi les conseillers étudiés, selon le rapport.
Les investissements responsables représentaient 49 % des actifs sous gestion au Canada en 2022, contre 47 % en 2021, selon le 2023 Canadian Responsible Investment Trends Report. Ce rapport attribue cette augmentation à un mouvement mondial visant à améliorer les rapports sur le développement durable.
Ce type de rapport n’est pas mentionné dans le rapport d’ED4S. Cependant, ED4S suggère aux entreprises de s’assurer qu’elles disposent des produits d’investissement durable souhaités par les investisseurs.
Le rapport conclut qu’à mesure que les produits d’investissement durable deviennent plus courants et mieux définis, « les investisseurs et les conseillers doivent avoir les discussions nécessaires pour aligner les objectifs d’investissement sur les produits disponibles ».