Gracieuseté

Le 18 avril dernier, Desjardins Société de Placement lançait quatre fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels, une première pour le groupe dans le secteur coupe-gorge des FNB à frais planchers. Le pari donne tous les signes d’être gagné puisque, seulement deux mois plus tard, les fonds avaient déjà accumulé des actifs de 1,4 milliard de dollars (G$). Dans les produits indiciels, le nerf de la guerre tient avant tout aux volumes de vente.

Les nouveaux FNB couvrent quatre grands marchés : les actions canadiennes (DMEC), les obligations canadiennes (DCBC), les actions américaines (DMEU) et les actions internationales (DMEI). Chacun suit un indice respectif composé par Solactive. Le premier suit l’indice Solactive Canada Broad Market, le second le Solactive Canadian Bond Universe Corporate TR, le troisième le Solactive GBS Unites States 500 CAD, le quatrième le Solactive GBS Developed Markets ex North America Large & Mid Cap CAD. Les trois fonds d’actions, via leurs indices respectifs, ont pour mission d’investir dans des titres de grande et de moyenne capitalisation dans leurs marchés respectifs.

Viser le moins cher

Dans ces produits indiciels, « on vise à être concurrentiels et à se positionner parmi les moins chers », affirme Jean-François Girard, directeur, développement des fonds d’investissement chez Desjardins. C’est le cas. Trois des nouveaux FNB proposent des frais identiques à ceux des grands concurrents. Par exemple, les frais de 0,05% du DMEC sont les mêmes que ceux de Vanguard (VCN), iShare (XIC) et BMO (ZCN). Il en est de même pour les obligations canadiennes et les actions internationales.

Dans un cas, celui du FNB d’actions américaines, les frais sont nettement inférieurs à ceux des trois grands concurrents, soit 0,05% contre 0,08%. Le temps dira si ces géants choisiront de répliquer au geste de Desjardins.

Pour l’instant, l’avancée des fonds de Desjardins est remarquable. « Peu de produits vendent à hauteur de 1,4 G$ en 2 mois au Canada », fait ressortir Jean-François Girard. Disponibles en bourse, les produits sont distribués à l’intérieur du large réseau de Desjardins où joue au premier chef une « relation de proximité », ajoute-t-il. Ainsi, ils sont promus dans les Caisses via le service Signature Desjardins, chez Valeurs mobilières Desjardins et chez Disnat. Parce que SFL Gestion de patrimoine ne dispose pas d’une plateforme de vente de FNB, les nouveaux produits indiciels ne sont pas disponibles à cette enseigne.

Se distinguer avec une palette de produits complète

L’afflux fulgurant d’actifs tient en grande partie à un déplacement d’argent hors de produits concurrents vers les nouveaux fonds de Desjardins, reconnaît, Jean-François Girard. « Ce n’est pas du déplacement à 100%, nuance-t-il, mais c’est le cas en grande partie. »

Desjardins entend être tout à tous dans le monde des FNB encore en pleine croissance, y compris dans les produits à frais très bas. La firme ne vise pas nécessairement à toujours offrir le produit le moins cher, comme c’est le cas avec le FNB d’actions américaines, mais elle vise à toujours loger « parmi les moins chers », note Jean-François Girard.

Ainsi, la société prévoit le lancement d’un nouveau produit indiciel en septembre. Et elle n’en restera pas là. « On veut développer un spectre complet allant du plus simple au plus complexe et jusqu’aux produits alternatifs liquides, souligne Jean-François Girard. On veut compléter notre offre là où on pense que les besoins ne sont pas comblés, et on poursuivra notre emphase sur l’investissement responsable. »