Pour être un bon leader, il ne suffit pas de maîtriser ses compétences et de savoir prendre des décisions difficiles. Il est essentiel de développer des relations de confiance avec son équipe. Selon Advisorpedia, privilégier la curiosité plutôt que le contrôle dans son approche du leadership peut transformer profondément la dynamique de travail.
Le contrôle démotive, la curiosité renforce l’engagement
Lorsqu’un leader dissimule des informations pour obtenir un avantage, cela nuit à sa crédibilité.
Vous avez sans doute déjà vécu une situation où un collègue ou un supérieur retenait intentionnellement des informations importantes, puis les révélait lors d’une réunion afin de paraître plus compétent. Cela a probablement contribué à diminuer votre motivation et a changé la relation que vous entreteniez avec cette personne.
En revanche, lorsque vos collègues vous sollicitent pour enrichir une proposition, vous vous sentez automatiquement plus impliqué. Ils font preuve de curiosité en vous posant des questions telles que :
- Que pensez-vous de notre orientation actuelle ?
- Que pourriez-vous ajouter ou retirer pour améliorer le résultat final ?
- Seriez-vous prêt à faire la présentation, étant donné votre expertise sur ce sujet ?
Ces questions montrent que votre contribution est valorisée, ce qui renforce votre engagement.
La curiosité ouvre des perspectives
Un leader qui impose une vision rigide et refuse d’écouter d’autres avis finit par étouffer la communication. Lorsque ce comportement devient habituel, les membres de l’équipe cessent de partager leurs idées. En conséquence, le projet se réalise souvent sans collaboration, laissant le leader seul à supporter l’ensemble de la charge.
Un gestionnaire devrait encourager les idées de ses équipes et créer un environnement où chacun se sent libre de s’exprimer. Même si toutes les idées ne sont pas retenues, les membres de l’équipe se sentent écoutés et valorisés. Pour cultiver cette ouverture, on peut :
- Poser des questions pertinentes sur ce qui est important pour chaque membre de l’équipe.
- Se montrer réceptif à différents points de vue.
- Ne pas imposer uniquement ses propres idées.
- Créer un environnement de travail inclusif et bienveillant.
La curiosité ne se limite pas à une exploration superficielle : elle prépare le cerveau à apprendre et à innover. Selon Cerveau & Psycho, la curiosité active plusieurs zones du cerveau, libérant de la dopamine, un neurotransmetteur lié au plaisir et à la mémoire.
Cette stimulation favorise non seulement l’apprentissage, mais aussi la créativité. En explorant de nouvelles idées, la curiosité aide à trouver des solutions inédites, même face à des problèmes complexes.
Un atout à double tranchant
Bien que la curiosité soit un moteur puissant pour apprendre et innover, elle peut également entraîner des pièges comme la dispersion ou la procrastination, comme passer trop de temps sur les réseaux sociaux ou se laisser distraire par des contenus peu enrichissants. Il est donc important de canaliser cette curiosité pour qu’elle reste productive.
Le psychologue américain Todd Kashdan identifie cinq dimensions de la curiosité :
- Sensibilité à la privation : le besoin de réponses à des questions spécifiques.
- Exploration joyeuse : un amour général pour l’apprentissage.
- Tolérance au stress : la capacité à gérer l’anxiété face à l’inconnu.
- Recherche de sensations fortes : le désir de vivre des expériences inédites.
- Curiosité sociale : un intérêt pour les pensées et les actions des autres.
Environ 28 % des personnes sont du type « fasciné », selon le psychologue, c’est-à-dire qu’elles combinent exploration joyeuse et tolérance au stress. Ces personnes ont souvent de multiples passions, un large réseau social et des revenus plus élevés.
Bien que la curiosité soit parfois perçue comme un défaut, elle peut se révéler un atout puissant pour diriger efficacement, à condition de rester ouvert à de nouvelles expériences, de discuter avec les autres et de gérer les émotions négatives qui peuvent survenir face à l’inconnu.