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Le Brésil s’apprête à connaître un tournant dans sa politique monétaire avec la nomination de Gabriel Galipolo à la présidence de la Banque Centrale du pays. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a choisi cet économiste de 42 ans, connu pour ses positions de gauche, pour succéder à partir du 1er janvier 2025 à Roberto Campos Neto, qui avait été nommé par l’ex-président de droite Jair Bolsonaro.

Ce choix intervient après plusieurs mois de tensions entre Luiz Inacio Lula da Silva et Roberto Campos Neto, reflétant un changement de cap dans la gestion économique de la plus grande économie d’Amérique latine, selon le journal Les Échos.

La nomination de Gabriel Galipolo sera soumise à l’approbation du Sénat brésilien le 8 octobre, selon une annonce du président de la chambre haute, Rodrigo Pacheco, rapportée par Reuters. Malgré certaines réticences initiales sur les marchés financiers concernant son expertise technique, le Sénat devrait entériner la nomination sans grande opposition.

La nomination de Gabriel Galipolo a suscité des inquiétudes sur les marchés financiers. Certains observateurs craignaient son manque d’expérience technique et ses opinions de gauche, notamment sa défense d’une plus grande intervention de l’État dans l’économie, signale Reuters.

Octavio de Barros, ancien chef économiste de plusieurs banques brésiliennes, a déclaré qu’il s’agissait d’un homme pragmatique qui chercherait à établir une relation de confiance avec les marchés, selon des propos rapportés par Les Échos.

Des défis de taille à surmonter

 

Le nouveau gouverneur de la Banque Centrale héritera d’une situation économique complexe, marquée par une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés. Les analystes interrogés par la banque centrale estiment que l’inflation annuelle restera supérieure à l’objectif de 3 % au moins jusqu’en 2027, selon Bloomberg. La plupart des analystes estiment que les taux resteront stables à 10,5 % jusqu’à la fin de 2024. Cependant, certains économistes parient sur des hausses cet automne.

Gabriel Galipolo devra naviguer entre les pressions politiques pour baisser les taux et la nécessité de maintenir la stabilité économique. Il a d’ailleurs souligné que, malgré l’ambition de réduire les taux, une hausse pourrait être envisagée lors de la prochaine réunion de politique monétaire en raison des risques inflationnistes persistants.

Un parcours au cœur du pouvoir

 

Gabriel Galipolo n’est pas un inconnu de la politique économique brésilienne. Avant sa nomination, il occupait le poste de directeur de la politique monétaire de la Banque Centrale depuis juillet 2023. Il avait également été le bras droit du ministre des Finances, Fernando Haddad, après le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023.

Diplômé en économie et titulaire d’un master en économie politique de l’Université Catholique Pontificale de São Paulo (PUC-SP), Gabriel Galipolo a dirigé plusieurs projets publics avant de fonder sa société de conseil, Galípolo Consultoria, en 2009. Entre 2017 et 2021, il a été président de Banco Fator, une institution financière locale de taille moyenne, spécialisée dans les partenariats public-privé (PPP).

En tant que futur gouverneur de la Banque Centrale, Gabriel Galipolo sera chargé de piloter l’économie brésilienne à travers une période de grande incertitude. Avec une inflation supérieure aux prévisions et une pression croissante pour des réformes structurelles, sa capacité à jongler entre les demandes politiques et les réalités économiques sera cruciale, estiment les analystes.