Depuis qu’il a pris les rênes du Groupe Cloutier en 2019, Patrick Cloutier multiplie les réalisations : virage numérique majeur, croissance soutenue et, plus récemment, un partenariat stratégique avec l’assureur Beneva. C’est ce qui lui vaut d’être gagnant au ­Top des leaders de l’industrie financière dans la catégorie ­Sociétés de courtage en valeurs mobilières et en assurance.

« ­Il a mis en place des initiatives technologiques pour rendre son organisation plus productive et plus prudente. Son entreprise connaît une croissance notable et son partenariat avec Beneva est digne de mention. Ses engagements dans l’industrie financière sont méritoires. Bravo ! » souligne le jury.

À la tête de ce cabinet multidisciplinaire, il veille quotidiennement à maintenir l’équilibre entre les quatre piliers de l’entreprise familiale fondée par son père, Gilles Cloutier, en 1978 : l’agent général, les conseillers, les employés et les fournisseurs. Un modèle qui a fait ses preuves depuis plus de 45 ans et qu’il modernise aujourd’hui.

« ­Notre vision d’affaires est basée sur les relations humaines », affirme Patrick Cloutier. Cette philosophie n’empêche pas le président et associé du Groupe Cloutier d’avoir entrepris un virage technologique d’envergure depuis trois ans. Les résultats sont déjà tangibles : l’implantation d’un logiciel de gestion de la relation client a permis de réduire de 75 % le risque d’erreurs dans les transactions.

L’entreprise a également développé des comptes autogérés Flexibili.T, permettant de regrouper les placements d’un client dans un seul compte, simplifiant ainsi la gestion et améliorant l’expérience client. La ­Boîte à ­Outils, une interface web lancée au début des années 2000, fait aussi l’objet d’une refonte depuis trois ans. Cette transformation numérique touche l’ensemble des quatre divisions du groupe : assurance individuelle, distribution de fonds d’investissement, assurance collective et courtage hypothécaire.

« ­On a toujours investi en technologie, mais plus intensivement depuis les trois dernières années. Et ça s’accentue d’année en année », explique-t-il.

Le Groupe Cloutier ne compte pas s’arrêter là. L’entreprise explore également les possibilités offertes par l’intelligence artificielle (IA). Une équipe spécialisée examine les applications potentielles de l’IA, tant pour améliorer les procédures internes que pour accroître la productivité des conseillers. « ­Le but n’est pas de diminuer le nombre d’employés, au contraire, insiste Patrick Cloutier. C’est vraiment de libérer les équipes de tâches répétitives, et les réaffecter à des fonctions qui ont plus de valeur pour les conseillers. »

En 2022, 2023 et 2024, le Groupe Cloutier affiche une croissance annuelle soutenue de ses revenus nets.

L’année 2024 marque un tournant historique pour l’entreprise avec l’arrivée de l’assureur Beneva comme actionnaire minoritaire en septembre. C’était une décision réfléchie. « ­On vit dans un environnement qui évolue extrêmement rapidement. On se disait que ça serait ­peut-être bien d’accueillir un partenaire minoritaire pour la première fois afin d’accélérer notre croissance », explique le dirigeant. Patrick Cloutier a été un des principaux acteurs de ce partenariat, qui vise à favoriser le développement technologique de la firme tout comme l’exploitation de nouveaux marchés.

Deux conditions étaient non négociables : le maintien du contrôle familial et une autonomie totale dans la gestion quotidienne. Ce partenariat ouvre de nouvelles perspectives, notamment dans le développement de produits innovants et l’expansion vers de nouveaux marchés.

Avec 170 employés soutenant plus de 1000 conseillers, le Groupe Cloutier se distingue par sa culture d’entreprise inclusive. Les femmes représentent 73 % des effectifs et occupent plusieurs fonctions stratégiques dans la haute direction. « ­Chez nous, les postes sont occupés par le meilleur ou la meilleure candidate, peu importe son background », précise Patrick Cloutier.

En 2024, l’entreprise a lancé un programme de formation et de reconnaissance destiné aux conseillères performantes. « ­Dans l’industrie, il y a une offre de formation qui s’adresse à la masse. Or, il y a toutes sortes de ­sous-groupes, que ce soient les femmes ou les jeunes en début de carrière qui n’ont pas le même bagage d’expériences et qui ne développent pas nécessairement les mêmes marchés. Ils ont besoin de conseils et d’outils spécifiques à leur réalité », explique Patrick Cloutier. Cette première initiative a connu un vif succès, et Groupe Cloutier prévoit en faire un événement annuel.

L’entreprise affirme également son engagement en matière de développement durable. Elle a notamment réussi à atteindre l’objectif 100 % sans papier pour toutes ses transactions en investissement. Le télétravail, désormais bien implanté, permet à certains postes d’être exercés à distance jusqu’à cinq jours par semaine.

Pour Patrick Cloutier, l’industrie financière fait face à deux défis majeurs. Le premier est technologique : « ­Il faut que tous les acteurs puissent avoir une fluidité dans les échanges d’informations tout en respectant la conformité que ça exige. »

Le second concerne la relève. « ­Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui se lancent en finance », s’­inquiète-t-il.

Il observe aussi une tendance préoccupante : « ­En gestion de patrimoine, il y a des firmes qui décident de [se départir des] plus petits investisseurs. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de monde qui est mal servi à l’heure actuelle et ça va devenir de pis en pis si rien n’est fait. On doit s’assurer que chaque investisseur, indépendamment de ses actifs, reçoive un service de qualité », affirme-t-il.

Engagé dans sa communauté, notamment comme coach de football pendant plus de dix ans, Patrick Cloutier incarne un style de leadership collaboratif. « ­Je mets l’accent sur la collaboration. Groupe Cloutier, ce n’est vraiment pas l’histoire d’un one man show. C’est celle d’une équipe qui est vouée au succès de ses conseillers. »

Cette approche se reflète notamment dans la façon dont l’entreprise recueille les commentaires des conseillers, que ce soit lors d’événements de formation, d’appels ponctuels ou de contacts quotidiens. « C’est un travail très important chez nous qui se fait en continu. On doit livrer une prestation de services à la hauteur de leurs attentes. Parce qu’il n’y a pas de lien d’emploi qui unit les conseillers et le Groupe Cloutier. Ce sont des indépendants qui demain matin peuvent dire : “Ciao, je m’en vais.” alors, les gens à l’interne savent que notre ressource, ce sont nos conseillers », ­affirme-t-il.

Patrick Cloutier est directeur pour le Québec de l’Association canadienne des agences indépendantes
de courtage d’assurance vie (CAILBA), où il représente les intérêts des agences en assurance de la province et, ce faisant, ceux du Groupe Cloutier.