Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il annoncera officiellement lundi des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, y compris pour le Canada et le Mexique.
Donald Trump s’est exprimé dimanche lors d’une conférence de presse à bord de l’avion présidentiel lorsqu’il se rendait à La Nouvelle-Orléans pour assister au Super Bowl entre les Chiefs de Kansas City et les Eagles de Philadelphie.
Donald Trump a imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium de 25 % et 10 % respectivement au cours de son premier mandat en mars 2018, en invoquant la sécurité nationale comme justification.
Le Canada a d’abord bénéficié d’une exemption à ces tarifs, mais a finalement été frappé par les droits de douane le 31 mai 2018. Le Canada a répondu par une série de contre-droits de douane sur des produits américains comme le jus d’orange de Floride.
Près d’un an plus tard, le 17 mai 2019, la Maison-Blanche a annoncé qu’un accord avait été conclu pour empêcher les « hausses » des approvisionnements en acier et en aluminium du Canada et du Mexique, mettant ainsi fin au conflit commercial.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réagi à cette annonce sur le réseau social X, disant qu’il n’y a « aucun scénario » où les États-Unis « produiront assez d’aluminium pour remplacer celui du Québec ».
« Vous exposez vos industries de pointe à une grave inflation. Négocions plutôt… », a écrit Yves-François Blanchet, s’adressant au président Trump.
Un responsable du cabinet du premier ministre a déclaré dimanche qu’ils « surveillaient » la situation.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a pour sa part écrit sur X : « Le Québec leur exporte 2,9 millions de tonnes d’aluminium, soit 60 % de leurs besoins. Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine ? ».
Il a ajouté, dans la même publication, que « tout cela démontre qu’on doit commencer à renégocier notre entente de libre-échange avec les États-Unis au plus vite et ne pas attendre la révision prévue en 2026 ».
Le Canada comme 51e État
Fox News a diffusé une entrevue avec Donald Trump avant le match de football, où il a dit vouloir voir le Canada devenir un État américain, en raison de l’affirmation non fondée selon laquelle les États-Unis « paient 200 milliards de dollars (G$) par an » à leur voisin du nord.
Le président affirme que le Canada serait « bien mieux » en tant qu’État et qu’il serait d’accord pour « subventionner » le Canada s’il était un État, une référence apparente au déficit commercial entre les deux pays.
Selon Statistique Canada, l’excédent commercial global du Canada avec les États-Unis s’élevait à 94,4 G$ en 2023, principalement en raison des exportations de pétrole.
Donald Trump a fait cette déclaration en réponse à une question posée par Bret Baier, présentateur de Fox News, lors de l’entrevue télévisée de dimanche.
Bret Baier a interrogé Donald Trump sur les propos tenus vendredi par le premier ministre Justin Trudeau, qui a déclaré à un groupe de chefs d’entreprise que le président ne plaisantait pas avec l’idée de faire du Canada un État américain.
« Je pense que le Canada serait bien mieux loti en tant que 51e État, car nous perdons 200 G$ par an au profit du Canada, et je ne vais pas laisser cela se produire », a répondu Donald Trump à Bret Baier.
« C’est trop. Pourquoi payons-nous 200 G$ par an en subventions au Canada ? Maintenant, s’ils sont un 51e État, cela ne me dérange pas. »
Vendredi, le premier ministre Trudeau a affirmé à une foule de plus de 100 chefs d’entreprise lors d’un sommet économique Canada–États-Unis, à Toronto, que les commentaires de Donald Trump sur la transformation du Canada en État étaient « une réalité ».
Ses commentaires sur Donald Trump ont été faits à huis clos après que les journalistes ont été expulsés de la salle. Le Toronto Star a pu entendre ce que Justin Trudeau disait parce que l’audio a été diffusé par inadvertance.
Donald Trump a d’abord menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens en raison des problèmes de sécurité aux frontières liés au fentanyl et à l’immigration clandestine, mais ses commentaires continuent de porter sur le commerce avec le Canada et, plus récemment, sur le manque de banques américaines en sol canadien.
Les problèmes frontaliers restent la justification officielle de la menace de tarifs, selon le décret exécutif.
Le 3 février, le Canada et le Mexique ont tous deux obtenu un sursis d’au moins 30 jours avant que la menace ne se concrétise, après que Justin Trudeau et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ont parlé à Donald Trump de leurs plans respectifs concernant la frontière.
Le plan du Canada comprend des dépenses de 1,3 G$, annoncées pour la première fois en décembre, pour renforcer la sécurité frontalière, y compris des patrouilles avec des hélicoptères, et la mise en place d’un « tsar du fentanyl » qui travaillera avec ses homologues américains pour lutter contre la crise des drogues toxiques.