
Le nouveau premier ministre Mark Carney affirme qu’« il y a une limite » à la réponse dollar pour dollar que peut avoir le Canada face aux droits de douane américains.
Il a expliqué lundi qu’il arrive à ce constat « étant donné le fait que notre économie représente un dixième de celle des États-Unis ».
Mark Carney était questionné, à Londres, sur les mesures de représailles additionnelles que pourrait prendre le Canada envers les États-Unis si l’administration de Donald Trump frappe Ottawa d’une surtaxe plus importante à partir du 2 avril.
« On va cibler nos tarifs dans des cas (précis) afin d’avoir un impact maximum aux États-Unis et un impact minimum au Canada », a dit, en français, le premier ministre.
Il a d’abord rappelé, en répondant en anglais à une question qui lui était posée dans cette langue, que le Canada cible actuellement des produits américains spécifiques dans le but de faire mal aux États-Unis.
En riposte aux droits de douane de l’administration Trump, le gouvernement canadien a imposé, au début du mois, une surtaxe sur 30 milliards de dollars (G$) de biens américains. Une deuxième vague de représailles visant 125 G$ supplémentaires était prête à être déployée 21 jours plus tard si les droits de douane étaient toujours en vigueur à ce moment-là.
Étant donné le sursis octroyé par les Américains, jusqu’au 2 avril, sur les importations canadiennes conformes à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), Ottawa avait mis sur la glace la deuxième étape de sa riposte.
Mark Carney a réitéré qu’il s’est engagé à utiliser l’argent amassé avec les droits de douane canadiens dans des mesures de soutien pour les travailleurs touchés par la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis.
Il a déploré que son principal adversaire, le chef conservateur Pierre Poilievre, souhaite plutôt utiliser la cagnotte pour baisser les impôts.
Il y a deux semaines, Pierre Polievre avait signalé que « la grande majorité » des fonds amassés par les tarifs devraient servir à réduire les taxes et impôts. Cela devrait, disait-il, permettre de « lancer notre économie et la rendre plus souveraine ».
Selon le chef conservateur, Ottawa doit néanmoins mettre en place de l’aide pour cibler les personnes qui sont directement touchées et que « l’assurance-emploi doit être là pour les aider à payer leur loyer, l’épicerie et d’autres coûts ».
Le premier ministre Carney effectuait lundi son tout premier séjour à l’étranger depuis son entrée en fonction. Son choix de se rendre en France, puis au Royaume-Uni n’est pas anodin dans le contexte où le Canada souhaite diversifier ses marchés commerciaux à la lumière des tensions avec les États-Unis.
Mark Carney se rendra mardi à Iqaluit, au Nunavut, avant de rentrer à Ottawa.