Un drapeau de l'union européenne.
AlxeyPnferov / iStock

Diriger une plus grande part de l’épargne des ménages vers les marchés de capitaux constitue un objectif clé pour les responsables politiques européens. S’il est atteint, cet objectif pourrait favoriser la croissance économique, selon Fitch Ratings.

Dans un rapport récent, l’agence de notation indique que la nouvelle initiative de l’Union de l’épargne et de l’investissement, lancée le mois dernier par la Commission européenne, cherche à concrétiser plusieurs des recommandations formulées dans le rapport 2024 de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne.

Ce dernier y prônait notamment une amélioration de la productivité par un investissement accru en recherche et développement, ainsi qu’un meilleur fléchage des capitaux vers des entreprises innovantes, bien que plus risquées.

« L’Europe ne manque pas d’ingéniosité, mais elle a beaucoup moins bien réussi à développer et à commercialiser l’innovation, notamment par l’utilisation de capitaux propres et de capital-risque », note Fitch Ratings.

Parallèlement aux efforts visant à améliorer les cotations et à créer un marché des capitaux plus intégré, les décideurs politiques tentent de remédier à cette lacune en débloquant l’épargne des ménages.

Par rapport aux États-Unis, les ménages européens ont des taux d’épargne plus élevés, mais ils détiennent une part beaucoup plus importante de cette épargne sous forme de dépôts bancaires — qui représentent environ 30 % des actifs financiers des ménages, contre 15 % aux États-Unis.

« Les banques sont une source plus importante de crédit pour le secteur privé en Europe qu’aux États-Unis, et elles sont plus étroitement réglementées et plus frileuses au risque que les investisseurs des marchés de capitaux », rappelle l’agence.

Dans le même temps, les Européens investissent moins dans les actions que leurs homologues américains, ce qui a un coût pour la croissance économique.

La richesse des ménages a également souffert de ce manque d’exposition aux actions — en Europe, les actifs financiers des ménages représentent 220 % du PIB, contre 440 % aux États-Unis.

Toutefois, ces tendances varient au sein de l’Europe.

Par exemple, les ménages des pays nordiques détiennent davantage d’actions, « et ces pays ont une plus grande capitalisation boursière et davantage de start-ups ».

Encourager la réorientation de l’épargne des ménages vers l’investissement sur le marché des capitaux est l’un des principaux objectifs du nouveau plan de la Commission européenne pour assurer son avenir économique, conclut Fitch Ratings.