Steve Jobs demandait « pourquoi » avant de faire quoi que ce soit. Il mettait au défi toutes les opérations, tous les employés et toutes les manières de faire. Répondre « Parce que tout le monde le fait » n’était pas une réponse pour lui.
Lorsque j’ai fondé ma firme il y a quelques années, la première chose que je me suis dite fut : « J’ai besoin d’un site web, et un site à la hauteur des attentes de mes clients ». Pourquoi un site web est-il essentiel en affaires ?
Pour y répondre, j’ai décidé de demander à Marc Adams, président-directeur général de NIXA, une entreprise spécialisée dans la production web de haute qualité, de répondre à 4 questions très pertinentes pour tout conseiller-entrepreneur.
S.G. : Considérant que la majorité des pratiques d’affaires croissent via le référencement, est-ce qu’un site web est vraiment nécessaire pour un conseiller en placement ?
M.A. : Sauf exception, un site web est nécessaire pour toutes les industries et encore plus lorsque qu’on parle d’une relation d’affaires B2C, c’est à dire lorsqu’on s’adresse à un consommateur. Google affirme, par le biais de son étude ZMOT (Zero Moment of Truth ) que 88% des consommateurs (NDLR: ce taux vaut pour les États-Unis, mais la vérité canadienne n’en est pas loin) effectuent des recherches sur internet avant d’acheter un bien ou un service. Il y a fort à parier que vos nouveaux clients feront de même avant de vous confier leurs avoirs. Lorsqu’ils le feront, que trouveront-ils à votre sujet? Vous devez contrôler l’information qui circule sur vous, la vérifier et la bonifier en tout temps. Un site web de qualité vous permettra d’augmenter votre crédibilité auprès des clients potentiels qui vous recherchent et de conforter les clients actuels qui se livreront au même exercice.
S.G. : Comment un conseiller peut-il rentabiliser l’investissement d’un site web?
M.A. : Il y a deux types de coûts : les coûts de ne pas avoir de site web ou d’avoir un site web désuet, ce qui risque de vous faire perdre des ventes, et le coût du développement et de la maintenance d’un site web de qualité. Le retour sur investissement doit se faire sur la durée de vie du site web. Selon de la qualité de votre site, il pourrait avoir une durée de vie allant jusqu’à 4 ans.
Même si le simple fait d’avoir un site web de qualité annule le coût d’être absent de la toile, le site web se rentabilisera à deux niveaux : hausse des ventes et hausse de la notoriété. Le deuxième critère est difficilement calculable dans une industrie aussi fragmentée et compétitive que les conseillers en placements. Le premier est le résultat d’un objectif simple : générer davantage de prospects entrants.
S’il y a deux types de coûts, il y a plusieurs types de retour. Si votre site web vous permet de gérer les demandes des clients et fait économiser 20 heures par semaine à votre adjointe, ce gain doit aussi faire partie du calcul du retour sur investissement. C’est pour cela qu’il est important de voir le site web avant tout comme un outil et d’analyser chacun des départements pour voir comment le site web peut les aider.
De plus, publier du contenu de qualité vous positionnera comme expert auprès de vos pairs et pourraient vous valoir de nouveaux clients ou des références plus fréquentes, en augmentant votre référencement sur les moteurs de recherches. Pour ce faire, un contenu de qualité et original est la clé mais demandera un important investissement de temps. Pensez à embaucher une firme externe pour la création de contenu.
Finalement, assurez-vous de calculer les statistiques de visites les plus importantes par le biais d’un outil d’analyse : nombre de visites, nombre de pages vues par visite, temps de visite moyen, taux de rebond et taux de conversion. Si vous avez du mal avec ces termes, faites affaire avec une firme d’analyse externe ou demandez à votre fournisseur comment il peut vous aider. Ces chiffres sont aussi importants que le site web en lui-même, puisqu’ils mesurent ses performances. Ne pas avoir de statistiques (et ne pouvoir les comprendre !) est l’équivalent d’avoir des placements sans avoir combien ils rapportent.
S.G. : Quels sont les éléments-clé d’un site qui se démarque ?
M.A. : Un site web efficace doit être simple d’utilisation, présenter un message clair et facile à comprendre et des boutons d’action qui guideront le visiteur dans sa visite. L’objectif est de diminuer l’effort cognitif du visiteur dans ses démarches, générant une prise de contact.
Votre fournisseur doit être à l’affût des dernières tendances, sinon vous serez dépassé dès la mise en ligne de votre site. Assurez-vous de les lui demander et s’il hésite, continuez votre chemin.
Le design doit être minimaliste et moderne. À ce niveau, assurez-vous de faire affaire avec un designer qui comprend les milieux financiers et le type de clientèle auquel on s’adresse. Soyez également avare de vos commentaires liés à vos goûts personnels : le site web ne s’adresse pas à vous. Demandez plutôt à quelques-uns de vos clients ce qu’ils en pensent avant la mise en ligne.
De plus, votre site web doit utiliser des technologies performantes et sécuritaires. Un site web au ralenti minera votre professionnalisme alors qu’un site web non sécuritaire mettra vos visiteurs à risque.
S.G. : Quelles questions un conseiller devrait-il poser lorsqu’il rencontre une agence pour son site web ?
M.A. : Premièrement, vérifiez la réputation de l’agence. La notoriété n’est pas un gage de qualité, recherchez donc des références. Choisissez toujours la qualité avant le prix. Un site web de mauvaise qualité n’est pas un investissement, c’est une source de problèmes et donc un puits sans fond.
Vous aurez à travailler avec votre fournisseur pendant de nombreux mois, alors assurez-vous que la culture de l’entreprise corresponde à vos valeurs. Également, un projet web est comme une maison : ça prend plusieurs types d’expertise. Une seule personne ne peut pas tout faire ou être bonne dans tout. Il est important de s’assurer que le fournisseur compte plusieurs employés qui ont l’expertise nécessaire pour mener à bien le projet.
Si votre projet demande plusieurs semaines, exigez des rencontres régulières, même si cela fait augmenter vos coûts. Vous pourrez alors vous assurer que le développement se déroule bien et que les livrables vous conviennent. Demandez également le temps moyen de livraison des projets, ce chiffre peut sextupler d’un fournisseur à un autre.
Exigez que votre projet ne soit pas sous-traité à l’étranger ou, le cas échéant, vérifiez qui travaillera réellement sur votre projet. Vous éviterez bien des maux de têtes. Tâchez aussi de comprendre quelles technologies seront utilisées sur votre projet. Des technologies moins populaires pourraient vous verrouiller chez votre fournisseur.
Un site web est comme une voiture : elle aura besoin d’entretien et de réparations chaque année. Négociez dès le départ un taux horaire pour le support et ce, pour les deux premières années de vie du site web. Vous éviterez ainsi une hausse de tarifs.
Demandez de quelle façon vous pourrez modifier le contenu de votre site web et à quel point vous serez autonome dans sa gestion. Un bon gestionnaire de contenu est un investissement qui peut parfois en valoir la peine.
Assurez-vous que les comptes reliés à votre site web (nom de domaine, hébergement, etc.) soit à votre nom plutôt qu’à celui de l’agence, afin d’assurer votre indépendance si votre fournisseur n’existe plus ou si vous désirez changer de fournisseur pendant la durée de vie du site web.
Exigez d’avoir sur papier l’ensemble des droits des médias sur votre projet (textes, code, photos, vidéos, etc.). Vous éviterez les problèmes légaux potentiels avec les auteurs de ces médias.
Posez des questions sur l’accessibilité de votre site web aux personnes à mobilité réduite (handicapés, personnes âgées). C’est une clientèle importante puisque la réduction de mobilité touchera une personne sur deux au cours de sa vie.
Assurez-vous de faire affaire avec une firme professionnelle axée sur la vente plutôt qu’une firme seulement créative. Évitez également de faire affaire avec votre neveu, votre beau-frère ou tout autre semi-professionnel qui vous offrira un bon prix. Personne ne veut acheter des placements à rabais, il en est de même pour votre site web. Gardez en tête qu’il y a une différence entre dépenser 5 000$ et investir 10 000$. Aussi, restez loin des plateformes de type do it yourself : vous perdrez votre temps et votre crédibilité, car personne ne veut faire affaire avec un conseiller qui a le temps de faire son propre site web.
L’important est de s’amuser- la construction d’un site web devrait être un processus agréable et non pas une série de maux de tête.
Finalement, pour calculer le budget d’un site web, vous devriez vous baser sur les gains espérés et les coûts épargnés. Faites une prévision de retour sur investissement en vous basant sur la hausse des revenus et sur les économies de coûts que votre nouvel outil engendrera et vous obtiendrez un budget sensé. Un budget basé sur ce que votre voisin a payé est une méthode boiteuse qui vous fera prendre de mauvaises décisions. Pensez-y !
S.G. : Les conseillers qui œuvrent au sein d’une grande firme ou une banque ne peuvent posséder leur propre site web – que recommandez-vous?
M.A. : Être présent sur les réseaux sociaux et publier de manière assidue et selon un calendrier préétabli, en respectant un ratio de 6:1: 6 publications informatives pour 1 publication publicitaire. Le mieux demeure de transiger avec des professionnels qui pourront vous guider dans vos publications et leur fréquence.
—
Marc Adams est président-directeur général de NIXA (www.nixa.ca), une entreprise spécialisée dans la production web de haute qualité qui possède des bureaux à New York, Philadelphie et Montréal.
—
C’est toujours avec grand plaisir que je lis vos commentaires. Vous pouvez communiquer avec moi à l’adresse suivante : Sara.Gilbert@Strategist.cc, nous suivre sur LinkedIn, Facebook… et maintenant sur YouTube.
PS : Mon équipe et moi-même travaillons à la création de nouveaux articles et de nouvelles vidéos sur YouTube. Comme toujours, nous voulons qu’ils soient aussi pertinents et utiles que possible. Alors dites-moi :Quel défi essayez-vous activement de surmonter en ce moment dans votre pratique d’affaires ?