Idéologie hors de contrôle

Le parti républicain a perdu le contrôle de son idéologie et risque clairement de s’éloigner du centre de l’électorat. Ceci amenuise fortement les chances du parti d’atteindre éventuellement le pouvoir.

Sachant que plus de 40 % des Américains ne paient pas d’impôts et que le nombre de citoyens qui sont en situation économique précaire a beaucoup augmenté depuis la crise, l’alignement républicain vers le libertarisme économique de droite ne m’apparait donc pas comme une prise de direction politique avantageuse.

Besoin d’une crise

L’incapacité des Américains à résoudre ce problème est inquiétante.

Les bonzes des marchés financiers s’entendent tous pour dire que la situation fiscale américaine est très simple à régler. Le problème n’en est pas un de dépenses, mais de revenus.

Il pourrait être réglé facilement avec une réforme de la fiscalité. On parle ici de réduire les impôts corporatifs et d’augmenter la portion individuelle grâce à une révision du rôle de l’impôt sur le revenu individuel et des taxes directes comme celles sur les ventes ou l’énergie.

En regardant les politiciens se camper derrière leur idéologie, on a le droit de s’interroger sur la probabilité d’occurrence d’une telle réforme.

Je suis aujourd’hui convaincu plus que jamais qu’une solution est impossible tant que la situation ne deviendra pas une crise. Comme je l’ai déjà lu quelque part: le changement survient uniquement lorsque le statu quo devient plus difficile que le changement.

Moindre résistance

Selon moi, cette incapacité à gérer le côté politique pour le bien de la stabilité économique va se traduire dans des choix de facilité comme la dévaluation de la devise ou l’inflation.

Comme disait Edwin Lefebvre dans son livre « Reminiscences of a Stock Operator », les marchés sont comme l’eau qui coule sur le sol, ils choisissent toujours la voie où ils rencontreront la résistance la plus faible. Dans ce cas-ci, le problème est que la moindre résistance est définie du point de vue politique et non économique ou financier.

Jusqu’à la prochaine fois

Rien n’est réglé, les politiciens américains vont donc devoir bientôt recommencer la même danse. Comme quoi, la politique américaine est un peu comme un roman savon à la télévision, on peut en manquer plusieurs épisodes, mais on ne perd pas le fil de l’histoire.

Du point de vue du placement, ceci renforce ma vision par rapport aux marchés des titres à revenu fixe. Il faut privilégier le court terme, même si les taux sont bas, car nous ne sommes pas compensés pour le risque d’inflation ou de devises. Les obligations en devises étrangères sont aussi dangereuses, car il y aura tentative de dévaluation compétitive.

L’or, l’argent et autres commodités ont une place dans un portefeuille comme protection contre l’inflation et la dévaluation des devises. Les obligations qui incluent une protection contre l’inflation (TIPS) peuvent s’avérer intéressantes selon les prix.

Les entreprises multinationales avec un bilan solide qui produisent des biens et des services de base doivent être privilégiées.

Ces sociétés pourront de facto gérer les risques reliés aux différents gouvernements puisqu’elles ont une capacité à générer des profits dans les pays de leur choix. De plus, elles ont des actifs et des passifs dans plusieurs devises et bénéficient de cette diversification.

Dans la prochaine chronique, je vous parlerai du bruit que le genre de situation que nous venons de connaître génère et de l’importance de s’en éloigner si on veut connaitre du succès dans nos stratégies de placement.

 

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.