Une deuxième édition de cette étude
Publiée en juillet dernier, cette étude en est à sa deuxième édition. C’est toutefois la première fois que des données canadiennes y figurent. Mille Canadiens ont été sondés dont 100 retraités. On notera que seuls des salariés ont été sondés, on a notamment écarté les chômeurs et les travailleurs autonomes. Au total, 12 000 personnes furent sondées dans le monde.
En plus de l’indice de préparation de la retraite (le retirement readiness index), plusieurs constats sont présentés dans cette étude. Tous les éléments présentés ci-après sont spécifiques au Canada.
Quand on se compare, on se console
En ce qui a trait à l’indice de préparation de la retraite, sur les douze pays étudiés, le Canada présente le troisième meilleur indice derrière l’Allemagne et la Chine (!) mais devant, notamment, les États-Unis et le Japon.
Cet indice est bâti à partir des réponses à six questions. Trois questions portaient sur l’attitude des particuliers (s’ils prennent leurs responsabilités d’épargne, s’ils sont conscients de l’importance de planifier leur retraite et s’ils comprennent les enjeux financiers). Les trois autres portaient sur les comportements (si des mécanismes de retraite sont en place pour les particuliers, s’ils épargnent suffisamment et s’ils sont en voie d’atteindre leur objectif de retraite).
On remarque également que pour les 10 pays pour lesquels il s’agit de la deuxième édition de l’étude, tous ont subi une baisse de leur indice.
On s’éloignerait de la « retraite brutale »
La retraite brutale se veut une traduction de l’expression « cliff-edge retirement » utilisée dans l’étude. On qualifie ainsi la retraite qui se traduit par un arrêt complet des activités professionnelles par opposition à la retraite progressive. Des travailleurs sondés, 22% anticipent une éventuelle retraite-brutale tandis que les retraités sondés ont vécus une telle retraite à hauteur de 59%. On peut conclure que la retraite progressive gagne en popularité, du moins dans les plans des futurs retraités.
La retraite anticipée, pas nécessairement l’objectif visé
58% des retraités sondés ont affirmé avoir quitté le marché du travail plus tôt qu’ils auraient voulu, la plupart pour des raisons négatives (santé défaillante ou perte d’emploi). Assisterait-on à la fin de Liberté-55?
Ce qui est toutefois préoccupant, c’est que malgré le fait qu’une majorité de retraité sondé a du quitter à la retraite plus tôt que prévu, 63% des travailleurs sondés n’ont pas de plan B. On peut en conclure une certaine fragilité de la santé financière des travailleurs qui s’approchent de la retraite.
Hausser les impôts pour sauver les retraites?
Un dernier constat tiré de l’étude semble étonnant. Quand on leur demandait de choisir une solution pour pérenniser les prestations de retraite d’état (La pension de sécurité de la vieillesse), 55% des répondants se disaient prêts à accepter une certaine hausse des impôts.
Considérant le niveau des impôts actuels, peut-on lire dans ce constat que la retraite représente un des seuls secteurs pour lesquels nous serions prêts à payer plus?
En conclusion, si on se fie à cette étude, le portrait de la préparation de la retraite n’est peut-être pas aussi noir qu’on pourrait croire, mais la retraite future des travailleurs semble toujours potentiellement assez fragile.
Photo Bloomberg