Planifier le décaissement de ses actifs
De nos jours, un nombre croissant de particuliers devra compter majoritairement sur ses propres économies, qu’il s’agisse de REER, CELI, immobilier ou investissements non-enregistrés, pour financer ses revenus de retraite. Dans un tel contexte, une question à laquelle sera confronté le particulier sera essentiellement : pour combien de temps planifier sa retraite?
Afin d’outiller les particuliers et les intervenants face à cette question, l’Institut québécois de planification financière (IQPF) publie ses Normes d’hypothèses de projection. Rédigées et mises à jour annuellement par Nathalie Bachand, A.S.A., Pl. Fin., Martin Dupras, A.S.A., Pl. Fin., D. Fisc., et Daniel Laverdière, A.S.A., Pl. Fin., ces Normes sont disponibles dans leur intégralité sur le site de l’IQPF
Espérance de vie et durée raisonnable de décaissement
Toute projection de retraite illustrant le décaissement des épargnes devra tabler sur l’espérance de vie du particulier. Il est donc normal d’utiliser une table de mortalité. Historiquement, l’espérance de vie était fréquemment utilisée comme cible pour l’épuisement du capital.
En quoi consiste cette espérance de vie? L’espérance de vie corresponds essentiellement l’âge auquel 50% des membres d’un groupe homogène (âge atteint, sexe) seront statistiquement morts. Il s’agit donc d’une donnée d’une grande importance pour l’administration des régimes de retraite mais qui s’applique difficilement à un seul individu.
En effet, le fait d’utiliser l’espérance de vie du particulier comme date cible d’épuisement de ses actifs comporte un certain risque. Statistiquement, 50 % des gens dépasseront cet âge. Si 50 % des particuliers survivaient à leur capital, cela impliquerait qu’une planification de retraite basée strictement sur l’espérance de vie, aurait 50% de probabilités de ne pas tenir la route. Le particulier survivrait à son capital une fois sur deux.
La durée raisonnable de décaissement
Ce tableau présente et compare, à différents âges pour des hommes (H) et pour des femmes (F), l’espérance de vie et la durée raisonnable de décaissement. Cette dernière durée correspond à l’âge auquel 75% des membres d’un groupe homogène (âge atteint, sexe) sont morts. Il semble donc plus prudent de planifier la retraite en utilisant la Durée raisonnable de décaissement plutôt que l’espérance de vie.
Le risque de survie
Il peut paraître étonnant, voire trop prudent, de planifier sur de si longues périodes de temps. Cette prudence découle du fait qu’à la retraite, un des principaux risques financiers qui guette le particulier, sans régime de retraite à prestations déterminées (PD), demeure la survie. Il peut paraître contre-intuitif de considérer le risque de survie mais ce risque demeure bien réel.
La préparation de projections de retraite va fréquemment s’avérer très sensible aux hypothèses de calcul utilisées. L’utilisation des Normes présentées ici permettra notamment de respecter l’obligation de méthode à laquelle le conseiller est habituellement soumis.
Photo Bloomberg