Directrice dans une boîte de production de films cinématographiques, présidente d’une entreprise agricole, directrice dans un groupe de restauration… La carrière de Marie-Lou Dorval révèle une femme entreprenante et curieuse. L’EMBA de l’Université McGill-HEC Montréal en poche, elle a décidé de changer de voie. Encore une fois. Et complètement.
Elle a quitté les cuisines et les vergers pour devenir conseillère en placement chez Raymond James l’automne dernier.
Elle marche ainsi sur les traces de son père, Richard Dorval, qui a commencé dans l’industrie alors que Marie-Lou avait une dizaine d’années. C’est lui qui a fondé Option retraite, rachetée en 2008 par la Banque Nationale.
Même si elle est contente de faire plaisir à son père qui espérait bien qu’une de ses filles fasse carrière dans l’industrie, ce qui a poussé Marie-Lou Dorval dans cette nouvelle profession, c’est certes sa « facilité avec les chiffres » mais aussi et surtout le volet-conseil de la pratique. « J’aime le côté relationnel. Je sais vulgariser et j’apprécie accompagner les gens, comprendre leurs objectifs financiers mais aussi leurs objectifs personnels et les aider à arrimer les deux », explique la quadragénaire.
Marie-Lou Dorval se spécialise dans la clientèle des entrepreneurs et professionnels établis. Elle a choisi délibérément cette cible car, précise la jeune femme, « je cherche à travailler avec des gens convaincus de la nécessité d’investir et d’épargner ».
Un ensemble d’initiatives pour créer sa clientèle
Même si son expérience professionnelle variée, son réseau et son EMBA l’aident, les premiers pas dans la profession ne sont pas faciles. « Il faut vivre alors qu’on n’a pas encore de revenus, le temps de monter sa clientèle. Il vaut mieux avoir de l’argent de côté pour traverser cette période », conseille Marie-Lou Dorval, qui a suivi une formation chez Raymond James à son arrivée dans le cabinet.
Elle a mis en place diverses stratégies pour aller chercher les clients. La première : solliciter son réseau professionnel et ses proches, participer aux événements de réseautage et ceux organisés par des organismes économiques. Marie-Lou Dorval organise aussi des séminaires sur différents sujets avec des experts et auxquels sont invités des clients qui doivent venir accompagnés d’une personne de leur choix. Elle convie aussi ses meilleurs clients à des activités diverses comme une visite privée lors de la Biennale.
Résultat de toutes ces actions : elle a déjà atteint 82% de l’objectif posé lors de la formation dans son cabinet pour la fin septembre. Néanmoins, elle pensait que « ce serait plus facile ». Elle s’est notamment rendu compte que son réseau professionnel ne répondait pas présent autant qu’elle le pensait. Mais elle a compris pourquoi : « Certains me disent leur gêne de se déshabiller devant moi en me livrant tous les détails de leur vie financière personnelle… ».
En attendant que sa clientèle continue de se développer, Maire-Lou Dorval fait face au deuxième défi de ses débuts : « Je trouve la gestion du temps très difficile car il faut trouver du temps pour faire du démarchage et accueillir les clients. » Sans compter que la jeune femme a deux jeunes enfants en bas âge « C’est difficile de trouver l’équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle… », poursuit-elle. La clé pour surmonter ce défi : « avoir une bonne organisation, utiliser des logiciels d’aide », conclut Marie-Lou.
Comblée malgré les défis, la conseillère le promet : ravie de son choix, cette fois-ci, elle n’aura pas envie de changer de profession de sitôt.