« Il est difficile d’estimer la valeur pouvant être obtenue grâce à l’intervention d’un conseiller. Cependant, pour certains investisseurs, la rémunération de leur conseiller représente une dépense importante. C’est pourquoi il est important de comprendre les services pouvant être rendus par les conseillers et la valeur de ces dits services », estime Raymond Kerzérho, directeur recherche, chez PWL Capital.
Évaluer la valeur du conseil offert par un conseiller constitue un véritable défi, mentionne Raymond Kerzérho. Dans une étude publiée en novembre 2015 par PWL Capital, il explique cette situation par le fait que « la complexité de la réalité financière de chaque client varie tellement de l’un à l’autre, qu’on ne peut déterminer ce qu’un conseil ou un service offert, pris individuellement, vaut de manière générale. »
De même, les services offerts varient beaucoup d’un conseiller à l’autre, certains proposant des services plus élémentaires et d’autres, davantage sophistiqués. « En matière de gestion de portefeuille certains vont proposer une stratégie formelle d’investissement à long terme, incluant un rééquilibrage régulier du portefeuille, alors que d’autres plutôt adopter un processus basé sur un mélange d’intuition nourrie de connaissances financières, ce qui dans les des cas peut mener à des résultats conformes aux objectifs », illustre Raymond Kerzérho.
« Dans ce contexte, les comparaisons sont difficiles à faire, tout comme le fait de déterminer la valeur de ces processus, car la nature même des services rendus est difficile à évaluer », dit-il.
Services à valeur ajoutée
Dans le cadre de son étude, Raymond Kerzérho a identifié une série de services différents pouvant être offerts par des conseillers, « bien que chacun des conseillers n‘offre pas l’ensemble de ces services, ou que ce ne soit pas tous ces services qui soient pertinents pour chaque investisseur ».
Raymond Kerzérho établit que certaines prestations de services sont quantifiables, alors que d’autres ne le sont pas. Les services considérés comme étant quantifiables étant ceux « qui consistent à stimuler directement le rendement des investissements ».
Aux fins de l’étude, Raymond Kerzérho identifie trois services jugés « raisonnablement quantifiables » et conclus que la prestation de ces services peut bonifier à long terme le rendement des investisseurs de 3,22%. Il s’agit de l’analyse et de la sélectionner des investissements (1,31 %), du rééquilibrage de portefeuille (0,41 %), ainsi que de l’éducation et du suivi effectués auprès de l’investisseur (1,50 %). La situation de chaque investisseur étant différente, la proportion du gain peut varier, tempère toutefois Raymond Kerzérho.
Celui-ci a identifié neuf services dont la prestation lui semble difficile à quantifier. Il s’agit de l’aptitude du conseiller à évaluer la capacité et la volonté de son client à prendre des risques, à évaluer sa situation personnelle et le cas échéant, celle de sa famille et de ses affaires, sa préparation d’une politique d’investissement, la conception d’un portefeuille et l’examen annuel de sa performance.
Raymond Kerzérho cite aussi la capacité d’intégrer la gestion de portefeuille avec la planification financière et fiscale, l’optimisation fiscale effectuée, ainsi que la conception et l’exécution d’une stratégie de décaissement pour les retraités.
Dans ce contexte, Raymond Kerzérho constate qu’il est nécessaire de bien faire valoir la nature des services et conseils offerts. « Il appert que bien qu’il en coûte de l’argent pour obtenir les services d’un conseiller, il peut s’avérer davantage coûteux de ne pas en embaucher un. »