Et si sa firme se hisse parmi les plus prestigieuses au Canada, notamment grâce à des actifs sous gestion de plus de 4 milliards de dollars, c’est qu’il a su bien s’entourer, triant sur le volet au fil des ans ses collaborateurs. Il en compte une vingtaine aujourd’hui à travailler au Groupe Jacques Maurice.
« Commencer sa carrière, dans mon cas à 20 ans avec un diplôme en finance de HEC en poche, est un vrai défi, concède Jacques Maurice, qui reconnait que ses premiers pas en tant que conseiller n’ont pas toujours été faciles. Vous êtes vulnérables et vous vous en allez dans une jungle où il y a beaucoup de compétition. »
« Pour moi, il y a cinq points à ne pas négliger pour réussir. Je les répète constamment aux jeunes autour de moi, mais aussi à mon équipe. »
Honnêteté et intégrité
« Le premier conseil que je pourrais donner à un jeune qui veut commencer une carrière dans les valeurs mobilières c’est d’être honnête et intègre, des qualités qui se mesurent très rapidement », indique Jacques Maurice.
Son mot d’ordre : prendre en compte les intérêts des clients avant les siens, non pas de faire des commissions excessives.
« Si vous êtes en business, c’est que vous avez des clients. Ils doivent donc passer en premier. On ne doit jamais leur recommander des placements que l’on ne ferait pas nous-mêmes. »
Cerner ses forces et ses faiblesses
« Le travail d’un conseiller est de solliciter les clients, d’aller chercher du capital, de le placer et de le rentabiliser. Certains sont très bons pour aller chercher de l’argent, mais moins pour le gérer, et inversement », explique Jacques Maurice.
Il conseille donc fortement de se regrouper avec d’autres professionnels afin d’adapter sa stratégie en fonction de ses forces et de ses faiblesses, et de miser sur la complémentarité.
« Par exemple, si vous êtes plus à l’aise avec les clients, mais moins avec les marchés, vous pourriez vous concentrer sur la recherche de capital puis diriger l’argent vers des gestionnaires qui seront capables, eux, d’aller chercher de la rentabilité, continue-t-il.Je pense qu’un bon conseiller est un généraliste qui sait s’entourer de spécialistes. Cela permet d’aller chercher le meilleur des connaissances de chacun. »
Ayant fait cavalier seul au début de sa carrière, Jacques Maurice sait que ce n’est pas nécessairement la meilleure stratégie:« C’est sans compter que travailler en équipe est plus stimulant! »
Bien connaître la fiscalité
« C’est surprenant, mais beaucoup de conseillers ne sont pas capables d’expliquer l’aspect fiscal des titres et des divers produits financiers qu’ils recommandent », se désole Jacques Maurice.
Il suggère donc aux jeunes professionnels de parfaire, leur éducation fiscale avec des notions de base, ainsi que d’aller chercher de l’information auprès des firmes comptables.
« Les familles québécoises cherchent des conseillers qui vont leur faire économiser de l’impôt. Ils doivent donc être en mesure d’expliquer la différence entre les intérêts et les dividendes, ou encore ce qu’est un taux d’imposition. »
Rester en contact avec ses clients
« Les gens veulent entendre parler de leur conseiller régulièrement », explique Jacques Maurice, qui communique pour sa part avec ses clients en leur envoyant une lettre financière.
Il recommande de développer, par exemple à l’aide des nouvelles technologies, des façons de rester en contact avec sa clientèle.
« Aujourd’hui, le téléphone n’est plus la seule voie; on peut utiliser les courriers électroniques, ou même diriger nos clients vers des sites pour les informer sur une situation en particulier. »
Être de nature travaillante
« Pour réussir dans n’importe quel domaine, il faut faire le maximum. Chaque journée doit commencer tôt, et finir en soirée », croit Jacques Maurice.
Sa journée de travail commence alors dès 7 h 45, et se termine rarement avant 18 h, puisqu’il n’hésite pas à courir d’un événement à l’autre; présentations, soirées mondaines et professionnelles, ou toutes autres occasions permettant de développer son réseau.
Entre les deux, il rencontre ses clients, et futurs clients, fait des revues de portefeuilles et des présentations devant divers groupes et clubs sociaux.
« Les clients veulent faire affaire avec des leaders et s’entourer des meilleurs professionnels, insiste Jacques Maurice. Pour ça, il faut lire beaucoup, être éveillé et travaillant. »