Savoir quand arrêter

« Il faut comprendre que lorsqu’on débute une carrière, il y a une courbe d’apprentissage à respecter et il faut l’accepter », explique Geneviève Désautels, présidente d’UniVers un monde en soi, coach professionnelle, conférencière et auteure.

Débuter une carrière est enivrant et fournit une source de stress pouvant s’avérer positive, mais également négative.

« Nous nous sentons redevables envers celui ou celle qui nous a donné notre première chance. Nous souhaitons démontrer à cette personne qu’on est bon. Cependant, il faut apprendre à gérer intelligemment son stress et être à l’écoute des symptômes physiques et psychologiques de notre corps », dit-elle.

Un citoyen actif sur cinq au Québec souffre d’épuisement professionnel, selon l’étude de Evangelia Demerouti publiée en 2004.

Les principaux symptômes observables sont d’ordre psychologique, physique, motivationnel, comportemental et affectif, selon un document de consultation préparé par la SSQ.

Le stress chez les conseillers

Psychologiquement, un conseiller qui en fait trop accumulera de la frustration et son cynisme envers son emploi augmentera.

« Le conseiller épuisé fera également des erreurs d’inattention, de distraction. Lorsqu’on travaille dans l’industrie financière, ça signifie des erreurs de calculs et de chiffres », note Geneviève Désautels.

Ces erreurs répétées mettent en péril la relation du conseiller avec ses clients tout en ajoutant un risque sur les choix d’investissement, de placements ou d’assurance.

D’autres symptômes, dont le sentiment d’être incompétent et une baisse de confiance en soi, peuvent être observés.

Les symptômes physiques les plus fréquents sont les problèmes de digestion et l’insomnie.

« L’ironie est que le manque de sommeil nous empêche de dormir. Le danger avec ces symptômes, c’est que l’on se sent invincible. Nous nous disons que ça ne peut qu’arriver aux autres », dit-elle.

Ce déni est « typique de l’épuisement professionnel, ce dernier étant souvent vécu comme un aveu d’échec », selon un article de passeportsanté.net

Si un jeune conseiller vit l’un ou l’autre de ces symptômes, il doit immédiatement corriger la situation. S’il ne le fait pas, la situation pourrait dégénérer.

« Ce qui signifie des absences et si le conseiller en vient à l’épuisement professionnel, ce sera un départ à long terme, indique Geneviève Désautels. Une fois en congé de maladie prolongé, le conseiller n’est ni utile pour lui-même, ni pour l’entreprise qui se fiait sur lui. »

Pour éviter une telle situation, il est conseillé de mettre les attentes et objectifs au clair avec l’employeur.

« Aucun employeur ne souhaite que son employé en fasse trop. Il faut préalablement discuter avec le patron de ses attentes réelles », note Geneviève Désautels.

Accepter la courbe d’apprentissage

Les jeunes conseillers doivent comprendre la courbe d’apprentissage auquel ils sont soumis en débutant leur carrière.

« Ce n’est pas parce que vous êtes nouveau que vous devez travailler plus. L’important est d’offrir le meilleur de soi-même, d’être à l’écoute et réceptif à la critique sans en faire trop », dit Geneviève Désautels.

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