Le conseiller, qui est lui-même atteint de paralysie cérébrale, s’est lancé dans cette aventure vers la fin de l’année 2009, après avoir découvert le régime enregistré d’épargne invalidité (REEI). Créé par le gouvernement fédéral en 2008, le REEI a pour objectif d’aider les Canadiens handicapés et les membres de leur famille à économiser afin de leur assurer une bonne qualité de vie à long terme.
«Les cotisations du bénéficiaire donnent droit à une subvention de l’État qui peut atteindre 3 500$ par année. Il s’agit donc donc d’un très bon programme, mais qui est méconnu autant de ceux qui y ont droit que des institutions financières, se désole Guillaume Parent, en citant son propre exemple. Lorsque je me présentais dans une succursale en disant que je voulais ouvrir un REEI, on me répondait en parlant de l’assurance invalidité! Or, ce sont deux produits tout à fait distincts.»
À cette époque, le jeune bachelier en administration des affaires occupait un poste d’analyste financier chez Fondaction CSN. «J’avais de très bonnes conditions de travail, mais je sentais que je plafonnais. J’ai donc décidé de démissionner et d’aller chercher mes permis de courtier en épargne collective et de représentant en assurances de personnes, afin de devenir un conseiller spécialisé en REEI», dit-il.
Pour faire connaître ses services, Guillaume Parent a organisé des conférences aux quatre coins du Québec, en partenariat avec des organismes de personnes handicapées. «Au début, les gens étaient très sceptiques. Je les comprends; devant des subventions gouvernementales aussi généreuses, on se dit qu’il doit y avoir une arnaque quelque part! Pourtant, ce n’est pas le cas», assure-t-il.
Au fil de ces conférences, le conseiller s’est vite aperçu que les besoins de cette clientèle dépassaient largement le REEI. «En tout, il existe une quarantaine de mesures fiscales qui s’adressent aux personnes handicapées. Toutefois, comme les questions d’argent sont aussi taboues que celles touchant au handicap, il n’est pas toujours facile de trouver de l’information éclairée à ce sujet», observe-t-il.
S’inspirant de modèles existant en Ontario et en Colombie-Britannique, Finandicap offre donc une approche intégrée. «Je me suis même associé à un comptable, afin de pouvoir élargir mon offre de services à la réclamation rétroactive des crédits d’impôts non-utilisés», indique Guillaume Parent, qui s’est mérité le Prix de la Relève 2013 de la Chambre de la sécurité financière.
Près de cinq ans après son lancement, Finandicap emploie six conseillers et accompagne quelque 500 familles. Pour Guillaume Parent, ce n’est qu’un début. «On estime que 750 000 Canadiens, dont 160 000 Québécois, sont admissibles au REEI. Parmi eux, seule une petite proportion a ouvert un compte. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire.»