Sur les 16 000 courtiers immobiliers, résidentiels et commerciaux, au Québec, on compte entre 1000 et 1200 courtiers hypothécaires. Fait important, le courtier hypothécaire ne peut pas vendre d’immobilier, qu’il soit résidentiel ou commercial. Il peut seulement vendre des hypothèques provenant de diverses institutions financières.
Les candidats doivent suivre une formation accréditée au collégial, donné dans 25 cégeps, publics et privés, à travers le Québec. Ils passent par la suite un examen à l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier au Québec (OACIQ), d’une durée de trois heures trente à quatre heures. Si le candidat échoue, des droits de reprise sont prévus à la loi sur le courtage immobilier.
« C’est un examen qui suit une approche par compétence, nous vérifions la compréhension des candidats en leur présentant des cas réels. L’examen est basé sur des profils de compétence élaborés par l’Université de Sherbrooke et l’OACIQ », indique Robert Nadeau, président et chef de la direction de l’OACIQ.
Par la suite, une fois l’examen réussi, le courtier hypothécaire doit suivre de la formation continue, rappelle Robert Nadeau : « Depuis 2010, il y a cinq formations obligatoires selon le conseil d’administration de l’OACIQ. Sur deux ans, les courtiers doivent cumuler 18 UFC.»
Il est parfaitement légal pour un conseiller de détenir le permis de courtier hypothécaire, toutefois un bémol s’impose. En effet, le professionnel qui a les deux permis ne peut pas occuper les deux rôles dans le cadre d’une même transaction. Par exemple, si un conseiller vend une assurance hypothécaire et l’hypothèque dans la même transaction, il y aura apparence de conflit d’intérêt, rappelle l’OACIQ.
Les conseillers qui font le saut vers le courtage hypothécaire le font notamment pour faire face à la concurrence bancaire, mais également parce que c’est un segment d’affaires en pleine expansion.
« Au départ, c’était juste une question de concurrence, mais au fil du temps j’ai développé une philosophie complètement différente, indique Philippe Béland. Le client qui vient te voir pour une hypothèque n’a pas besoin qu’on lui vende. Il reconnaît le besoin, contrairement à l’assurance et au placement.»
« C’est un produit qui est en croissance chez nous, note pour sa part Jonathan Bouffard, courtier hypothécaire, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective, Gilbert et associés à Val D’Or. Au niveau des affaires, c’est le courtage hypothécaire qui vient, chez nous, avant les produits d’assurance ou de placement.»
Le fait d’offrir plus d’un service permet aussi aux conseillers courtiers hypothécaires de rentabiliser des clients qui seraient, seulement avec l’assurance et le placement, peu intéressants, monétairement parlant, pour le professionnel.
« Lorsque tu commences à 25 ans dans l’industrie, tes clients sont souvent plus jeunes et n’ont pas beaucoup de placements ou d’assurance. L’hypothèque te permet de rentabiliser ces clients en étant patient et en leur laissant le temps de croître », explique Philippe Béland.
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