À 18 ans, cette passionnée de natation a finalement décidé de fonder une entreprise de sauvetage océanique. Quelques années plus tard, la jeune entrepreneure a fait appel aux services d’un conseiller, afin de s’assurer de prendre des décisions éclairées en matière de finances.
«À cette époque, j’étais sur le point de terminer mon baccalauréat en administration, à l’UQAM, et je m’interrogeais beaucoup sur mon avenir. J’avais besoin de nouveaux défis, en dehors de mon entreprise », raconte-t-elle.
Son conseiller, à qui elle avait fait part de son questionnement, lui a alors suggéré de se diriger vers les services financiers. «Il m’a dit qu’avec mon tempérament et l’expérience que j’avais acquise grâce à mon entreprise, j’avais tout ce qu’il fallait pour réussir dans ce milieu.»
Intriguée, Christiane Van Bolhuis a accepté de rencontrer le directeur général du centre financier où son conseiller travaillait. «Ça a tout de suite cliqué!», raconte-t-elle.
Tout en complétant sa dernière session universitaire et en gérant son entreprise, elle a donc passé les examens en vue d’obtenir ses permis de représentante en épargne collective, en assurance de personne et en assurance collective. «C’est sans compter que je m’entraînais beaucoup! Disons que mes semaines étaient très chargées.» Ses efforts ont été récompensés: le lendemain de la fin de son baccalauréat, elle a fait son entrée au sein de la Financière Sun Life (FSL).
Rompue aux techniques de réseautage et très impliquée auprès de la Chambre de la Sécurité Financière (CSF) – elle a notamment effectué deux mandats comme vice-présidente aux communications et trois mandats comme présidente de section – Christiane Van Bolhuis n’a pas eu trop de mal à dénicher des clients. Au terme de sa première année comme conseillère, la FSL lui a d’ailleurs octroyé le prix de la meilleure recrue dans l’ensemble du Québec.
Bien qu’elle ait également remporté le Prix de la relève de la CSF, en 2012, Christiane Van Bolhuis a parfois eu l’impression de devoir travailler deux fois plus fort que ses collègues masculins pour établir sa crédibilité.
«Même si on compte de plus en plus de conseillères, c’est encore un monde d’hommes. Pour me démarquer, j’ai donc misé sur une approche humaine, mon dynamisme et mon sens de l’organisation», indique celle qui détient aussi le titre de planificatrice financière.
Au-delà du défi de faire sa place dans un milieu typiquement masculin, le plus difficile pour Christiane Van Bolhuis a été d’apprendre à dire non. «Quand on commence, on a tendance à dire oui à tout. Puis, rapidement, on réalise que notre vie personnelle écope. Il a donc fallu que je pose mes limites.»
La jeune femme a peu à peu réalisé que ses clients n’étaient pas importunés lorsqu’ils obtenaient un refus. «Le secret, c’est d’offrir une alternative. Par exemple, si un client souhaite me rencontrer sur l’heure du lunch, mais que j’ai prévu m’entraîner au même moment, je lui propose de déplacer le rendez-vous à 11 h ou à 13 h.»
Aujourd’hui, Christiane Van Bolhuis a une raison de plus de vouloir préserver l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Elle vient en effet de donner naissance à son premier enfant. «Je sais que la conciliation travail-famille ne sera pas toujours évidente, mais je suis persuadée que mon statut de travailleuse autonome rendra les choses beaucoup plus faciles», affirme-t-elle.