« Oh que oui! », répond Sara Gilbert, fondatrice et consultante chez Développement des affaires Strategist(e).
« Il est important d’apprendre à connaître personnellement ses clients, qu’ils nous connaissent aussi, explique-t-elle. Et il n’y a pas vraiment d’autres sports où nous pouvons passer autant de temps ensemble. »
Sara Gilbert estime donc qu’un jeune professionnel devrait apprendre à jouer. « Le mieux est de commencer par des tournois, pour voir s’il aime ça, précise-t-elle. Parce qu’autrement, il ne faut pas se forcer, les gens vont le voir et ça ne fonctionnera pas! »
En effet, le golf est un sport très révélateur. « Si quelqu’un est impatient, ça va paraître, avertit-elle. Si quelqu’un a la mèche courte, ça va paraître aussi! » D’ailleurs, pour éviter les déceptions, il est important de mentionner son niveau de jeu à ses partenaires dès le départ.
La nécessité de fréquenter les verts varie toutefois selon la clientèle ciblée. « Le golf rejoint principalement les professionnels, les gens d’affaires, les entrepreneurs et les personnes près de la retraite, énumère la consultante. Ceux dans la trentaine ne jouent pas, parce qu’ils sont occupés à s’acheter une maison ou à fonder une famille. Et les médecins en début de carrière sont trop occupés! »
Sara Gilbert considère le golf comme un préambule à la relation professionnelle. « Dans 90 % des cas, la personne est là pour relaxer et ne veut pas parler d’affaires, déclare-t-elle. Laissez-la guider la conversation, et n’en parlez que si elle vous pose des questions. »
La spécialiste suggère plutôt de la recontacter deux ou trois jours après la partie, « pour remercier pour le bon moment passé ensemble et l’inviter à continuer la conversation d’une manière plus formelle ».
Le cyclisme, un sport de réseautage en vogue
Bonne nouvelle pour ceux qui ne sont pas attirés par le golf : le cyclisme est une alternative de plus en plus populaire. Dans la région de Québec, le Regroupement d’affaires à vélo (RAV) organise annuellement cinq randonnées cyclosportives suivies d’une activité de réseautage. Une formule mise au point en 1996 par l’Association cycliste en développement d’affaires (ACDA), toujours active à Montréal.
Parmi les 260 membres du RAV 2014, environ 25 oeuvrent dans le domaine des services financiers.
« Nous ne parlons pas d’affaires en pédalant, mais dans notre domaine, ce qui est important, c’est la confiance », explique un membre de longue date, le conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective Yves Blouin. « En vélo, il est très facile de déceler le caractère des gens et de créer une camaraderie à travers l’effort collectif. »
Les différents pelotons – variant entre 22 et 35 km/h – roulent en après-midi sur des parcours de 60 à 90 kilomètres. Accueillis dans un club de golf ou un hôtel, les cyclistes peuvent ensuite se doucher avant de partager un repas. Et selon M. Blouin, le type de professionnels rencontrés à ces occasions « est plus varié » que sur les verts.
« Ça prend beaucoup de temps et de pratique pour avoir du plaisir à jouer au golf, alors que le vélo, ça ne prend pas d’habiletés particulières », poursuit l’associé du cabinet Services financiers Blouin et Blouin inc., lié à la Financière Sun Life. « Tant que tu en as déjà fait un peu, ça ne se perd pas : tu embarques dessus et tu pédales! »
Les frais d’inscription annuels au RAV sont de 225 $*. S’y ajoutent l’achat de vêtements adaptés et, au besoin, d’un vélo de route. « C’est un budget qui se compte en milliers de dollars, mais c’est un bon investissement, parce qu’un vélo se conserve à long terme, fait valoir Yves Blouin. En plus, c’est excellent pour la santé! »
* Une erreur s’est glissée dans une version précédente de cet article: les frais d’inscription annuels au RAV sont de 225 $ et non pas de 125 $ tel que préalablement mentionné.