Coup de pouce à la relève en gestion du risque

En effet, la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval (FSA ULaval) vient de recevoir l’agrément PRMIA de l’Association internationale des professionnels de la gestion des risques (PRMIA).


En vertu de cet agrément, les étudiants inscrits aux programmes de maîtrise en finance et de MBA Finance offerts par le Département de finance, assurance et immobilier de la FSA ULaval, seront exemptés de deux des quatre examens menant au titre de «professionnel de la gestion du risque» (Professional Risk Manager, ou PRM).

Laval est la première université du Canada et la troisième en Amérique du Nord à obtenir cet agrément. Seulement une quinzaine d’écoles de gestion dans le monde ont obtenu l’agrément PRMIA.

Le risque passé au peigne fin

L’appellation PRM est la norme mondiale qui définit les professionnels de la gestion du risque et est reconnue par les universités et les principales sociétés de l’industrie financière.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est l’une des entreprises qui recrutent des spécialistes détenteurs du titre PRM.

Le professionnel qui possède ce titre a pour mission de repérer et de minimiser les facteurs susceptibles d’avoir des effets négatifs sur les activités des organisations.
Pour y parvenir, il analyse l’information, les tendances et l’historique financier d’une entreprise, puis définit les normes au-delà desquelles un risque peut se réaliser et avoir des conséquences négatives. Son travail permet aux gestionnaires de considérer différentes éventualités de façon éclairée.

HEC Montréal, qui ne possède pas l’agrément PRMIA, offre pour sa part depuis quelques années un programme de 12 séances de préparation aux examens PRM. Chacune des séances aborde un thème distinctif, notamment le marché des produits dérivés, le risque opérationnel, ainsi que les mathématiques et les outils de mesure des risques.

Former la relève

L’expertise des professionnels en gestion du risque est de plus en plus recherchée, et par conséquent, ceux-ci sont de plus en plus nombreux.

À preuve, le nombre des memb res a grimpé en flèche depuis quelques années au sein de la section montréalaise de l’association professionnelle PRMIA.

Cette section compte aujourd’hui près de 4 000 membres, selon son codirecteur, Ron Cheshire, vice-président, développement des affaires et service à la clientèle chez Triasima. Ils n’étaient que 500 en 2008, selon une évaluation publiée à l’époque par Finance et Investissement.

L’association PRMIA se consacre à la définition et à l’application des meilleures pratiques en gestion du risque par l’intermédiaire de l’éducation. Elle compte près de 90 000 membres dans le monde, regroupés au sein de 65 sections régionales. Six d’entre elles sont situées au Canada, dont une seule au Québec, celle de Montréal.

La section de Montréal offre différentes activités, dont une série d’événements éducatifs, une journée carrière, ainsi que le Défi annuel de gestion de risque de PRMIA (PRMIA Race Challenge). Ce concours de cas oppose des équipes composées de diplômés et d’étudiants du premier cycle issus de différentes sections dans le monde.
«Cette activité représente une occasion pour les participants d’accroître leurs connaissances de la gestion des risques liés aux services financiers et au conseil en gestion», explique Ron Cheshire.

Programme de mentorat

Ron Cheshire est convaincu que les jeunes s’int éressent aux métiers liés au secteur financier.

Plus de 200 participants sont venus rencontrer la dizaine d’employeurs présents lors de la plus récente journée carrière organisée par PRMIA, souligne-t-il.
En fait, pour eux, le défi consiste surtout à accéder à des postes intéressants dans le secteur financier au Québec, croit Ron Cheshire.

«Nous disposons de plusieurs grandes universités, nos firmes comptent sur des gestionnaires très qualifiés et Montréal a développé certaines expertises, notamment dans les secteurs des produits dérivés et de la gestion du risque. Il faut toutefois créer des postes afin de garder nos jeunes chez nous, au Québec», avance-t-il.

Une des meilleures voies pour assurer une relève qualifiée est le mentorat, croit-il. Cet automne, la section montréalaise de PRMIA lance d’ailleurs un programme en ce sens. Outre le jumelage, il comprend une session de formation et différentes formes d’accompagnement.

«Le programme s’adres se aux professionnels qui comptent de cinq à sept ans d’expérience, car nous croyons qu’il s’agit d’un moment clé dans une carrière, explique Ron Cheshire. Il est conçu pour appuyer le développement technique, mais surtout pour soutenir des aspects plus personnels, soit le leadership et la communication».
PRMIA espère former de quatre à six jumelages pour l’année 2014-2015.

«En Amérique du Nord, on voit plus rarement qu’en Europe les gens d’expérience aider les plus jeunes dans un cadre organisé. Ce transfert de connaissances me paraît pourtant essentiel. Il faut créer un environnement au sein duquel il est possible d’aider et promouvoir davantage les initiatives de ce genre», conclut Ron Cheshire.

4 000

La section montréalaise de l’association professionnelle PRMIA compte aujourd’hui près de 4 000 membres.