Vers 14h15, le Dow Jones grimpe de 163 points ou 0,92% à 18012, tandis que le S&P 500 prend 20 points ou 0,97% à 2094. À Toronto, le S&P/TSX avance de 68 points ou 0,46% à 14967.
Tel que plusieurs observateurs l’anticipaient, la banque centrale américaine a retiré le mot «patience» dans le communiqué diffusé après sa réunion de deux jours, une indication que l’ère des faibles taux d’intérêt tire à sa fin.
« Conformément à notre précédent communiqué, le Comité estime qu’une hausse des taux sur les fonds fédéraux demeure improbable lors de la réunion du comité monétaire d’avril », prévu les 28 et 29 avril, indique le communiqué.
Comme s’y attendaient les marchés, cela ouvre la porte à un début de normalisation de la politique monétaire du pays à partir de juin, voire septembre, alors que les taux sont maintenus proches de zéro depuis fin 2008.
« Ce changement dans le message d’orientation ne signifie pas que le Comité ait décidé d’une date pour une première hausse des taux », ajoute la Fed, qui relève aussi que le rythme d’expansion économique s’est « quelque peu modéré ».
Prévisions de croissance réduites
La Fed a par ailleurs nettement abaissé ses prévisions de croissance et d’inflation en 2015 et 2016, tout en se montrant plus optimiste pour le taux de chômage.
Le produit intérieur brut du pays (PIB) ne devrait plus progresser que de 2,3% à 2,7% sur un an au dernier trimestre 2015, marquant une dégradation par rapport aux 2,6% à 3,0% prévus en décembre, selon les nouvelles projections trimestrielles du Comité de politique monétaire (FOMC).
Pour 2016, la Banque centrale américaine fait preuve de pessimisme en prévoyant une même fourchette de 2,3 à 2,7% de croissance, traduisant un abaissement par rapport à ses projections de décembre (entre 2,5 et 3,0%).
Sur les trois derniers mois de 2014, le produit intérieur brut américain a ralenti sa progression en augmentant de 2,2% en rythme annualisé, après quelque 5% au trimestre précédent.
Sur le front de l’emploi, la banque centrale fait en revanche preuve d’un regain d’optimisme dans ses nouvelles projections.
En 2015, le taux de chômage devrait évoluer entre 5,0 et 5,2% alors qu’une fourchette allant de 5,2% à 5,3% était jusque-là prévue, selon ces nouvelles projections.
L’an prochain, il devrait encore décliner et désormais se situer entre 4,9 et 5,1%, contre 5,0 à 5,2% prévus jusqu’ici.
En février, le taux de chômage a encore reculé pour s’établir à 5,5%, proche du plein emploi visé par la Fed.
Selon ces nouvelles projections, l’inflation aux États-Unis devrait en revanche s’éloigner cette année de l’objectif de 2% annuel fixé par la Fed.
Sur fond de décrue des cours mondiaux du pétrole, les prix à la consommation ne devraient plus progresser que de 0,6 à 0,8% en 2015, contre une fourchette de 1,0 à 1,6% attendue jusqu’à présent.
L’objectif de 2% d’inflation annuelle ne serait ainsi atteint au mieux qu’en 2106, selon ces projections.
En janvier, l’inflation annuelle aux Etats-Unis a reculé à 0,2%, plombée par les prix énergétiques.
Le risque d’un scénario comme en 1937?
Une éventuelle hausse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine dans les prochains mois inquiète certains financiers.
Ray Dalio, fondateur du fonds spéculatif Bridgewater (qui gère des actifs de 169 milliards de dollars américains), estime qu’une hausse précipitée pourrait tuer dans l’oeuf la reprise économique aux États-Unis.
Dans une note envoyée à ses clients dont fait état le Financial Times, Ray Dalio affirme qu’il y a un risque d’assister à un scénario comme en 1937, soit huit ans après le crash de 1929.
En 1937 et 1938, la Bourse américaine connaît une forte rechute. L’indice Dow Jones perd 49% de sa valeur entre mars 1937 et mars 1938. Ce plongeon efface la quasi-totalité des gains enregistrés durant les trois années précédentes.
À l’origine de cette rechute? La réduction des dépenses du gouvernement américain, et la décision de la fed, redoutant l’inflation et la formation de nouvelles bulles spéculatives, de doubler le taux des réserves obligatoires des banques – une mesure qui a restreint le crédit.
(Avec AFP)