N.D.L.R. Précisions que la Banque Nationale ne fait pas de recommandations sectorielles pour les secteurs hors du Canada.

FI – Que prévoyez-vous pour les secteurs des matériaux et des ressources ? «Nous avons un scénario d’accélération de la croissance mondiale. Le prix du pétrole pourrait remonter dans quelques semaines à environ 80 $ US, dans la mesure où l’économie mondiale tient le coup. On oublie aussi que le processus d’urbanisation en Chine n’est pas terminé. Cela dit, il y a quand même un vent de face pour les ressources : c’est l’appréciation du dollar américain qui nuit aux prix des matières premières, selon notre scénario.»

FI – Quelles ont été les grandes surprises en 2014 ? «Voir le prix du pétrole chuter de la sorte dans la deuxième partie de 2014 a été toute une surprise. La résilience du marché immobilier canadien, toujours vigoureux, a été une autre surprise. Pendant deux trimestres consécutifs (au deuxième et au troisième), la construction résidentielle a crû de plus de 10 %, et le prix des maisons a augmenté de plus de 5 %.»

Jean Duguay, premier vice-président et gestionnaire principal, Gestion de placements Eterna

FI – Au Canada, quels secteurs devraient bien performer ? «La baisse du dollar canadien devrait stimuler nos exportations, ce qui favorisera les sociétés à caractère industriel qui bénéficieront de la croissance aux États-Unis. Nos entreprises des secteurs de la technologie et de l’ingénierie devraient tirer profit des investissements chez nos voisins du Sud. Le secteur financier canadien performera bien, mais je privilégierais davantage le segment de l’assurance.»

FI – Aux États-Unis, quels secteurs devraient bien performer ? «Deux éléments sont favorables. D’une part, chez les entreprises, on voit que la confiance et les investissements sont en hausse. D’autre part, chez les consommateurs, les revenus augmentent, l’emploi est en hausse, et les taux d’intérêt vont rester bas. Par ailleurs, les prix de l’énergie sont en baisse, et la force du dollar américain réduit le coût des importations. Le prix des matières premières s’est aussi déprécié. Dans ce contexte, nous favorisons la consommation de base, la consommation discrétionnaire, le secteur immobilier, la construction et le secteur financier. L’évaluation actuelle des banques américaines est nettement inférieure à celle des banques canadiennes, entre autres.»

FI – En Europe, quels secteurs devraient bien performer ? «Nous favorisons le secteur de la consommation et des pharmaceutiques. Les entreprises européennes de ces secteurs vont générer plus de 40 % de leurs revenus à l’étranger, comme Unilever et Nestlé.»

FI – Que prévoyez-vous pour les secteurs des matériaux et des ressources ? «La situation pourrait encore se détériorer. Pour assister à un retournement, il faudrait voir des signes plus concrets de reprise en Europe et surtout en Chine. Nous faisons aussi une distinction entre le prix de l’énergie et celui des autres matières premières. Dans le cas du pétrole, on assiste davantage à une guerre de prix qu’à un jeu de l’offre et de la demande. Bon an mal an, la demande d’énergie augmente de 1 % dans le monde. On cherche actuellement à éliminer des producteurs, et en éliminant des producteurs, on éliminera de la capacité de production. Les prix du pétrole vont recommencer à augmenter à un certain moment en 2015, mais il ne faut pas s’attendre à de fortes hausses.»

FI – Quelles ont été les grandes surprises en 2014 ? «La baisse du prix du pétrole ainsi que celle des taux d’intérêt.»

Mathieu D’Anjou, économiste principal, Mouvement Desjardins

FI – Quelle est votre prévision globale pour l’année 2015 ? «Les derniers développements semblent très favorables pour la Bourse américaine, qui devrait continuer de bien performer en 2015 avec un rendement, incluant les dividendes, d’environ 10 %. La chute des cours pétroliers ainsi que la vigueur de l’économie américaine devraient se traduire par de bons résultats pour les entreprises américaines. La force du dollar américain et le maintien de taux obligataires relativement faibles maintiendront aussi un fort attrait pour la Bourse américaine. La Bourse canadienne performera aussi relativement bien, mais les secteurs liés aux matières premières continueront de freiner sa progression. Du côté du marché obligataire, la remontée graduelle des taux devrait se traduire par un rendement légèrement négatif pour les obligations fédérales.»

FI – Au Canada, quels secteurs devraient bien performer ? «Les secteurs tournés vers les exportations qui ne dépendent pas trop de l’activité pétrolière semblent particulièrement bien positionnés. Les secteurs qui utilisent beaucoup de produits pétroliers pourraient aussi accroître leurs marges bénéficiaires. Dans ce contexte, les entreprises manufacturières qui ne dépendent pas de l’activité dans l’Ouest du pays devraient bien performer. Le secteur des technologies de l’information pourrait aussi bénéficier d’un regain des dépenses en capital.»

FI – Aux États-Unis, quels secteurs devraient bien performer ? «Les secteurs de la consommation en raison de la chute du prix de l’essence et de la vigueur du marché du travail.»

FI – En Europe, quels secteurs devraient bien performer ? «Les secteurs tournés vers l’exportation devraient bénéficier de la chute marquée de l’euro. Le secteur financier demeure risqué, mais il devrait être favorisé par les mesures non traditionnelles de la Banque centrale européenne.»

FI – Que prévoyez-vous pour les secteurs des matériaux et des ressources ? «La période de flambée des prix des années 2000 est terminée, et nous sommes maintenant dans une période où les prix refléteront mieux les coûts de production. Cela n’implique pas nécessairement une chute durable et généralisée des prix.»

FI – Quelles ont été les grandes surprises en 2014 ? «La chute des prix du pétrole, et la bonne performance du marché obligataire, malgré l’accélération de l’économie américaine.»

Luc Vallée, stratège en chef, Valeurs mobilières Banque Laurentienne

FI – Au Canada, quels secteurs devraient bien performer ? «La plupart des secteurs devraient bien performer en 2015. Le secteur des mines et métaux devrait continuer de stagner, tandis que les secteurs du bois et des fertilisants devraient profiter d’une hausse de la demande. Les secteurs de la consommation ne devraient pas battre l’indice de façon marquée en 2015. Les secteurs de la technologie des soins de santé devraient continuer de bien performer et dépasser de nouveau l’indice. Le secteur des communications devrait aussi bien s’en tirer en raison des dividendes élevés offerts par les titres du secteur et des hausses de taux d’intérêt minimes, qui n’auront lieu qu’en fin d’année de toute façon.»

FI – Aux États-Unis, quels secteurs devraient bien performer ? «Les entreprises de technologie devraient profiter de la reprise de l’investissement. De nombreux facteurs aideront les secteurs de la consommation : la confiance des consommateurs, la croissance de l’économie qui crée des emplois, la baisse du prix du pétrole, le retour progressif de l’effet de richesse avec l’appréciation des marchés boursiers, et la diminution du fardeau financier des ménages. Le secteur industriel devrait bénéficier de la croissance de la consommation. Les banques sont particulièrement bien placées pour profiter de la reprise, car les hausses de taux leur permettront d’augmenter leurs marges. Nous apprécions le secteur de la santé, dans lequel plusieurs entreprises semblent toujours sous-évaluées et payent des dividendes stables et généreux.»

FI – En Europe, quels secteurs devraient bien performer ? «Les grandes entreprises qui exportent à l’extérieur du continent seront privilégiées en raison de la dévaluation possible de l’euro. Par contre, les Canadiens qui choisiront d’investir en Europe devront se prémunir contre le risque de change. Autrement, les gains boursiers pourraient être effacés par des pertes de change.»

FI – Que prévoyez-vous pour les secteurs des matériaux et des ressources ? «Le prix du pétrole sera encore nettement déprécié pendant la première moitié de 2015, et devrait se stabiliser entre 75 $ US et 85 $ US au deuxième trimestre. On compte donc sur un rebond du secteur pétrolier en deuxième moitié d’année. Du côté des mines et métaux, les perspectives s’annoncent mauvaises.»

FI – Quelles ont été les grandes surprises en 2014 ? «La chute du prix du brut causée par l’augmentation de la production du pétrole de schiste américain.»