Les restructurations, les fusions et acquisitions, les titres retirés des indices d’actions et autres catalyseurs spécifiques aux compagnies représentent les moteurs de la sélection des actions d’Arvind Navaratnam, le gestionnaire de portefeuille du Fonds Fidelity Événements opportuns.
Officiellement lancé jeudi, le nouveau produit investit dans des actions américaines qui selon Arvind Navaratnam, basé à Boston, sont provisoirement sous-évaluées. Cela pourrait être dû à des événements favorables qu’il espère reconnaître rapidement et avant que le cours de l’action n’augmente. Il pourrait aussi s’agir d’un développement négatif, comme la suppression d’un dividende, qui aboutirait à une chute du prix de l’action plus importante que ce qu’il croit être mérité par les données fondamentales de l’entreprise.
Le fonds se concentre sur les actions de petites et moyennes capitalisations, qui sont moins communément pistées par les analystes et par conséquent sont plus probablement sous-évaluées lorsque des évènements importants se produisent. Le fonds ne s’engage pas dans des ventes à découvert.
Arvind Navaratnam, titulaire d’un MBA de l’Université Harvard et ayant à son actif 10 ans d’expérience dans l’industrie du placement, est entré chez Fidelity Investments en tant qu’analyste des situations spéciales en 2010. Conformément à son processus de recherche, il a établi une liste de contrôle des attributs de plus de 50 situations spéciales qui ont historiquement abouti à des situations de pertes permanentes du capital. Bien qu’aucun investissement potentiel n’évite complètement toutes ces situations, il dit que la liste est utile pour mener à bien un examen de diligence raisonnable et d’évaluer le risque.
Arvind Navaratnam entend détenir de 77 à 125 actions dans le fonds, représentant un chevauchement de différents types de situations spéciales. Le mandat du fonds est comparable à celui du fonds portant le même nom et vendu aux États-Unis.
Aussi géré par Arvind Navaratnam, le fonds américain a été lancé en décembre 2013 et qui compte un actif de 167 millions de dollars $US. Trop récent pour avoir un historique pertinent, ce produit a généré 4 % depuis le début de l’année au 31 octobre. Cela représente moins de la moitié du rendement de 9,9 % de l’indice Russell 3000, mesuré en dollars américains.
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Arvind Navaratnam signale que les placements menés par les événements exigent de la patience. L’objectif de rendement invoqué par ce mandat, tel qu’indiqué dans le sommaire du rendement du fonds vendu aux États-Unis pour le troisième trimestre, est de surclasser l’Indice Russell 3000 durant un cycle boursier dit « normal ».
Comme les investisseurs américains en ont déjà fait l’expérience, les résultats à court terme de Arvind Navaratnam seront volatils. Au cours du troisième trimestre, par exemple, le fonds basé aux États-Unis a perdu 6,9 %, alors que l’Indice Russell 3000 a stagné, avec un gain de 0,01 %.
Le plus gros frein au rendement durant cette période a été Civeo Corp. CVEO, qui fournit des services d’hébergement à des compagnies du secteur pétrolier et gazier. Le fonds a acheté Civeo au cours du deuxième trimestre après qu’elle ait été séparée de sa société mère. En septembre dernier, les parts de Civeo ont perdu près de la moitié de leur valeur après que la direction ait annoncé une chute importante des activités canadiennes de l’entreprise.
Arvind Navaratnam exerce ses activités sans limites sectorielles, ce qui fait que les pondérations sectorielles du fonds auront l’air très différentes de celles de son indice boursier. Cela se reflète dans les avoirs du fonds domicilié aux États-Unis, qui, à la fin de septembre, détenait 44,5 % de ses actifs dans seulement deux des 10 principaux secteurs : les valeurs industrielles et les biens de consommation discrétionnaire. Arvind Navaratnam dit que les tendances sectorielles s’égalisent sur le long terme.
De plus, Arvind Navaratnam dit que l’investissement fondé sur les événements, comparé aux mandats d’actions traditionnels, est moins influencé par les conditions macroéconomiques, telles que les niveaux d’inflation et les taux d’intérêt. Lors d’une récente rencontre à Toronto avec des analystes, il a cité les événements spécifiques passés suivants :
Le retrait de la compagnie d’imprimerie R.R. Donnelley & Sons Co. RRD de l’Indice S&P 500 en décembre 2012 suite à la baisse de la capitalisation boursière de la compagnie. Comme Arvind Navaratnam l’a expliqué, certains événements comme celui-là peuvent créer des occasions d’achat favorables puisque les indices sont forcés de vendre ce titre.
Le rapport 13D déposé auprès de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis en septembre 2012, divulguant qu’un investisseur institutionnel avait acquis une participation de 13 % dans le détaillant de produits de bureau Office Depot Inc. ODP. (La commission exige qu’un rapport 13D soit déposé lorsque la propriété effective d’une société négociée en bourse dépasse 5 %). Arvind Navaratnam recherche et surveille automatiquement tous les résultats des rapports 13D qui ont été déposés, ce qui lui permet de tirer parti des acquisitions qui pourraient faire qu’un titre surclasse le marché.
La restructuration ayant entraîné le premier appel public à l’épargne en novembre 2012 des parts de Delphi Automotive PLC DLPH. Le PAPE, qui supposait une conversion des obligations en actions, a occasionné une vente forcée par les détenteurs d’obligations qui n’étaient pas autorisés à détenir des actions. Cela a ensuite entraîné une sous-évaluation des titres du fournisseur de pièces automobiles, qui ont par la suite connu des gains robustes.
En général, dit Arvind Navaratnam, les dirigeants principaux d’une compagnie peuvent avoir un intérêt à minimiser l’importance d’un événement à court terme, si leurs options d’achat sont évaluées à ce moment-là. Cela peut aussi créer des occasions d’achat.
Le nouveau fonds de Fidelity Investments Canada est offert dans diverses options d’achat pour les investisseurs qui font appel à un courtier ou conseiller de plein exercice. Cela comprend une série A, qui comporte plusieurs options à frais différés, ainsi qu’une série B avec frais d’acquisition à l’achat, dont les frais de gestion de 1,85 % sont de 15 points de base inférieurs à ceux de la série A. Fidelity offre également des séries pour les comptes à honoraire et à paiements mensuels, mais il n’existe pas de série D à frais réduits pour les clients qui ont recours à un courtier à escompte.