Cette filiale propose de rembourser les frais de gestion aux clients dont le portefeuille affiche un rendement négatif pendant deux trimestres consécutifs.

TD Amerivest suit ainsi les traces de son concurrent Charles Schwab, qui a lancé un programme de rabais de frais de gestion en décembre 2013.

Au moment d’écrire ces lignes, le programme de TD Amerivest venait d’être approuvé par la Securities and Exchange Commission (SEC). La société compte le mettre en marché «d’ici quelques semaines», précise Kim Hillyer, directrice des communications et des relations publiques.

TD Amerivest ne veut toutefois pas donner de détails sur son programme avant son lancement. Pour sa part, la Banque TD n’a pas voulu parler avec Finance et Investissement de la possibilité qu’une initiative semblable soit implantée au Canada.

Offre généreuse

Un congé de frais de gestion sera offert aux nouveaux clients de portefeuilles en gestion discrétionnaire et aux clients actuels qui investissent au moins 25 000 $ US en nouveau capital dans leur portefeuille, indique la lettre de requête d’Amerivest envoyée à la SEC par la firme d’avocats Morgan Lewis & Bockius, à New York.

Les frais sur les portefeuilles s’établissent entre 0,3 % et 1,25 %.

«Nous espérons que davantage de personnes essayeront Amerivest si nous enlevons un niveau de préoccupation», a expliqué Joseph A. Giannone, porte-parole de TD Ameritrade, au journal Investment News (21 août 2014).

Amerivest ne veut pas être en reste face au nouveau programme de rabais offert par son concurrent, Charles Schwab.

Charles Schwab propose de rembourser les frais de gestion du trimestre précédent si un client, pour quelque raison que ce soit, n’est pas content, expli-que Investment News. Le courtier a reçu environ 550 demandes de remboursement à ce jour, ce qui représente moins de 1 % de la totalité des comptes éligibles.

Rien de semblable au Canada

Aucun programme semblable à celui d’Amerivest ne semble en vigueur au Canada, selon Carmen Crépin, vice- présidente, Québec, de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.

Le seul type de rabais qui s’en approche un peu tient «aux courtiers à escompte qui vont offrir à un nouveau client, par exemple, que ses 200 premières transactions soient gratuites», précise-t-elle.

Le programme d’Amerivest est un bon outil de marketing, ajoute Carmen Crépin, «mais j’aimerais en connaître les détails. Est-ce que ça m’amènerait à recru- ter un nouveau fournisseur ? Bonne question !»

Changer les perceptions

Dans sa requête à la SEC, Amerivest affirme que le rendement de chaque trimestre sera évalué séparément, à partir d’un portefeuille modèle auquel se rattache le portefeuille particulier du client, sans agrégation avec d’autres trimestres susceptibles de corriger un mauvais rendement.

Il n’y aura pas non plus de clause de rattrapage pouvant permettre à Amerivest de compenser la perte de ses frais par des hausses futures.

Dans sa réponse, la SEC a indiqué qu’elle ne tenterait pas de bloquer le programme d’Amerivest, malgré des restrictions spécifiées dans le Investment Advisers Act of 1940 au sujet du partage par les professionnels de l’investissement des gains en capital de leurs clients.

La SEC juge qu’il y a peu de risque que le rabais de frais puisse désavantager les clients ou mener à une prise de risque excessive, compte tenu que TD Amerivest confie la sélection de ses titres à Morningstar.

«Une grande part du marketing et de la publicité dans notre industrie cherche à créer des perceptions : peut-on amener les clients à percevoir qu’on est de leur côté ?» a expliqué à Investment News le conseiller Scott Hanson, de la firme Hanson McClain, qui recourt aux services de TD Ameritrade.

«Ces garanties de remboursement me semblent un peu un truc publicitaire, mais j’imagine que quelqu’un sur Madison Avenue croit que ça va changer les perceptions des consommateurs», a-t-il ajouté.