«J’ai demandé aux élus des deux partis de discuter d’un cadre pour des baisses d’impôt et une réforme fiscale», a mentionné le président américain, mardi, rapporte l’Agence France-Presse.
Rappelons que la réforme fiscale proposée a été évoquée par Donald Trump comme la pierre angulaire d’un programme destiné à créer 25 millions de nouveaux emplois au cours des 10 prochaines années.
L’objectif de la réforme fiscale consiste à simplifier et rendre plus « équitable » le code des impôts, en abaissant de manière significative les taux d’imposition des particuliers, particulièrement ceux de la classe moyenne, et des entreprises.
Le marché estime toutefois « peu probable qu’une mesure d’importance soit prise », estime Eric Lascelles, économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs, dans l’édition du 25 septembre du bulletin #MacroMémo.
Bien qu’il estime qu’au fil des mois, les « attentes ont considérablement diminué », Eric Lascelles est d’avis que la probabilité qu’elles aient lieu en 2018 est sûrement supérieure à 50 %. À cet égard, l’économiste en chef rappelle que la Maison-Blanche et les républicains du Congrès sont favorables aux réductions d’impôt en général, « et plus encore à l’approche des élections de mi-mandat prévues en 2018 ».
Coup de pouce à l’économie
Éric Lascelles se demande toutefois si la mesure s’autofinancera, « auquel cas, le déficit n’augmenterait pas, mais la croissance n’accélérerait pas beaucoup non plus », ou si elle sera financée par le déficit. Selon lui, des acteurs clés seraient provisoirement d’accord pour que le déficit augmente, « compte tenu d’une réduction d’impôt de taille moyenne, de l’ordre de 1 000 à 1 500 milliards de dollars, qui durerait dix ans ».
Considérant une réduction de cette ampleur et « en présumant que la mesure vise principalement l’impôt des sociétés et le rapatriement des réserves de liquidités détenues à l’étranger, ce qui mettrait en même temps fin à cette échappatoire », l’apport à la croissance du PIB est évaluée à environ 0,5 % en 2018.
Est-ce le bon moment pour adopter une telle mesure de stimulation budgétaire, se demande toutefois Eric Lascelles. Bien qu’il soit d’avis que la baisse des taux d’imposition des sociétés américaines, pour les rapprocher de la moyenne mondiale, et l’élimination parallèle de quelques déductions auraient des effets positifs, il n’est pas certain que l’économie américaine ait vraiment besoin d’un soutien actif pour le moment, compte tenu que le taux de chômage dépasse à peine les 4 %. « Ces mesures additionnelles de stimulation budgétaire pourraient alimenter l’inflation et, par conséquent, nécessiter un resserrement accru de la politique monétaire », dit-il.