«Elle consiste à vendre des options d’achat sur une position d’actions détenue dans le portefeuille.»
Ainsi, en retour d’une prime collectée aujourd’hui, le conseiller s’engage à vendre ses actions au prix stipulé dans le contrat de l’option. Pourquoi cette stratégie est-elle intéressante ? Parce qu’elle constitue une alternative à un ordre de vente d’une action à un prix limité, explique Gladys Karam.
«Si l’option est exercée, le prix de vente des actions sera le prix de levée de l’option plus la prime reçue. Et dans le cas où l’option expire sans valeur, le vendeur garde la prime reçue, ce qui constitue un rendement supplémentaire pour son portefeuille.»
Selon elle, la vente d’options d’achat «fonctionne bien» dans un marché neutre ou légèrement haussier.
Par contre, la vente d’options d’achat peut limiter le potentiel de gain dans un marché fortement haussier, l’acheteur de l’option d’achat ayant alors avantage à exercer son option au prix de levée.
Gestion du risque
Globalement, le recours aux options est une bonne stratégie, assure Gladys Karam.
«L’utilisation des options dans la gestion de portefeuille est essentielle pour la bonne gestion de risque ainsi que l’augmentation du rendement», souligne-t-elle, en déplorant toutefois que peu de représentants s’en servent dans leur travail.
Des 25 000 représentants enregistrés à l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), à peine 20 % détiennent par exemple leur permis pour négocier des options, selon Gladys Karam.
«Et encore moins de conseillers intègrent cette pratique dans leur routine de gestion de portefeuille», ajoute-t-elle.
Populaires produits structurés
Les produits structurés sont un autre outil qui permet aux conseillers de maximiser le rendement de leurs clients investisseurs, notamment avec le billet à capital non protégé.
Par contre, contrairement aux produits dérivés, les produits structurés n’impliquent pas, pour le conseiller, de négocier directement des options sur les marchés organisés comme la Bourse de Montréal ou les marchés de gré à gré.
Ce sont plutôt des équipes spécialisées en ingénierie financière oeuvrant au sein des institutions financières – qui concoctent et distribuent ces produits – qui négocient, par exemple, des options directement sur le marché des dérivés.
«Pour couvrir notre obligation [de rendement] envers le client, nous allons négocier des produits dérivés pour nos produits structurés, qui ne sont toutefois pas directement des produits dérivés», explique Vincent Marquis, directeur général du Groupe solutions structurées à la Banque Nationale.
Chose importante à préciser : à aucun moment, les investisseurs ne possèdent des produits dérivés lorsqu’ils détiennent des produits structurés.
Ainsi, pour maximiser le rendement des clients, ce groupe de spécialistes de la Banque Nationale conçoit des produits structurés, dont les populaires billets à capital non protégé, mais aussi les billets à capital protégé et des CGP à rendements variables.
Par exemple, le groupe distribue un billet qui s’appelle BNC marathon. Ce billet à capital non protégé offre un rendement équivalent à 162 % de la hausse du marché. Donc, si le rendement d’indice est de 10 %, le billet marathon procurera un rendement de 16,2 %.
C’est pourquoi l’équipe de Vincent Marquis doit négocier, par exemple, des options d’achat ou des options de vente pour garantir ce résultat au détenteur d’un billet marathon.
«On peut même négocier des options plus exotiques, qui ne sont pas disponibles sur les marchés organisés, mais plutôt sur le marché de gré à gré, précise Vincent Marquis On peut aussi négocier des options à plus long terme, par exemple, sur une période de cinq ans.»
Sébastien Hébert, analyste principal en produits structurés au Mouvement Desjardins, note aussi une utilisation de plus en plus accrue des billets à capital non protégé par les conseillers et les clients.
Un intérêt qui tient, selon lui, aux avantages que procurent les billets de dépôt par rapport aux produits dérivés classiques. «Les produits dérivés sont vraiment à court terme et, souvent, ils ne vont pas offrir toute la protection qu’on va chercher avec les produits structurés», dit-il.
Par contre, les investisseurs doivent parfois renoncer à certains bénéfices pour profiter de cette protection accrue, comme les dividendes versés aux investisseurs par certains titres.
La crise financière de 2008 a contribué à l’engouement des investisseurs pour les billets de dépôt au Canada, et ce, en raison de la persistance de la faiblesse des taux d’intérêt depuis six ans, selon une étude publiée en février par Investors Economics Insight.
Une statistique illustre bien la popularité croissante des billets à capital non protégé depuis la crise financière. En 2013, ces produits ont représenté plus de 75 % de tous les billets de dépôt émis au Canada, selon Investors Economics Insight.