Pour le moment, les experts ont rappelé que le Canada a intérêt à ce que son taux de change soit à un niveau bas afin que que l’économie soit stimulée. Ils étaient rassemblés à Montréal mercredi devant des diplômés de HEC Montréal et des gens de la communauté d’affaires dans le cadre d’une conférence durant laquelle ils offraient leurs prédictions économiques.
« Environ 235 000 emplois par mois ont été créés aux États-Unis cette année comparativement à 215 000 en 2013. Avec ce niveau d’emploi et la reprise économique, une première hausse des taux d’intérêt devrait être enclenchée à l’été 2015 par la Réserve fédérale américaine », indique Maurice N. Marchon.
Au Canada, cette hausse devrait survenir peu de temps après, selon lui.
« Les taux d’intérêt vont augmenter plus rapidement aux États-Unis et dans le reste du monde qu’au Canada donc ça va mettre de la pression sur l’appréciation du dollar US et sur le dollar canadien éventuellement », explique-t-il.
« La Banque du Canada se défend bien de chercher à influencer la devise, mais un bas taux de change sert bien le Canada à l’heure actuelle, car il faut reconstruire la capacité d’exportation du secteur manufacturier du pays et une certaine partie du secteur des services », explique de son côté Denis Durand.
Autour du 0,85 cents US
Ces jours-ci, la valeur du dollar canadien tourne autour de 0,90 cents US. Le taux de change pourrait se retrouver à 0,85 cents US d’ici la fin de l’année, selon Denis Durand.
« Il y a eu un boom d’investissements dans les ressources naturelles avec des bas taux d’intérêt et une variation très importante du secteur entre 2002 et 2008. L’offre rattrape la demande. La tendance est plutôt stable ou à la baisse pour le taux de change, même s’il y a une croissance économique. Je prévois que le dollar canadien vaudra 0,87 cents US d’ici deux ans », évalue à plus long terme de son côté Maurice N. Marchon.
Quand les prix des ressources, le prix du pétrole, vont recommencer à grimper dans peut-être un an et demi, il y devrait y avoir une certaine hausse du taux de change au Canada et la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis renforce cette probabilité, selon les conférenciers.
La conférence était organisée par le Réseau HEC en partenariat avec le Journal Les Affaires, notamment.