« Contrairement à certains scénarios établis tout de suite après le référendum, ni l’économie britannique ni celle de la zone euro ne se sont effondrées au cours de 2016 », écrit Francis Généreux, économiste principal, dans l’étude.
Même si les scénarios catastrophiques n’ont pas eu lieu, la livre sterling a connu une dépréciation majeure au cours de la dernière année.
Elle a affiché une dépréciation de 14,5 % face au dollar américain et de 13,0 % par rapport à la devise européenne, écrit-il.
Après le référendum, l’économie a démontré une certaine résilience, aidée par des « conditions monétaires favorables », dont la diminution de la devise et les décisions de la Banque d’Angleterre d’assouplir la politique monétaire.
À la fin de l’année 2016, le produit intérieur brut réel britannique enregistrait une progression moyenne de 2,4 % pour la période du printemps à l’automne.
Cependant, au premier trimestre de 2017, le PIB réel a connu une maigre augmentation de 0,7 % au rythme annualisé.
« On remarque aussi que les revenus stagnent alors que l’inflation, gonflée par la dépréciation de la livre, s’est grandement accélérée, souligne Francis Généreux. L’inflation totale a atteint 2,9 % en mai, de loin le plus fort taux au sein du G7. »
L’économiste conclut en écrivant qu’il est clair que « la situation de l’économie britannique a été fragilisée par la décision prise il y a un an ».
À preuve, une étude du cabinet d’audit Deloitte publiée mardi sur la perception du marché du travail britannique indique que 36% de l’ensemble des travailleurs non-Britanniques envisagent d’abandonner le pays d’ici cinq ans. Ainsi, 1,2 million sur les 3,4 millions de travailleurs européens installés dans le pays. Le quart d’entre eux projettent même de quitter le territoire d’ici trois ans, rapporte L’Express.
Les suites du référendum
Le 29 mars dernier, soit neuf mois suivant le référendum, la Première ministre britannique, Theresa May, a mis en œuvre l’article 50 du Traité de Lisbonne, enclenchant ainsi officiellement le processus de séparation d’avec l’Union européenne.
Le processus est prévu pour deux ans, soit jusqu’au 29 mars 2019, à la suite de quoi le Royaume-Uni cessera d’être un membre de l’Union Européenne.
C’est le 19 juin dernier que les négociations pour la sortie du pays ont débuté.