Selon les données compilées par Bloomberg, les fonds négociés en Bourse (FNB) spécialisés dans les métaux de base (comme le zinc et l’aluminium) ont attiré des investissements équivalant à 18% de leur valeur boursière, la plus forte augmentation parmi tous les segments des matières premières.
Les fonds de couverture, qui utilisent souvent des stratégies à contre-courant des autres investisseurs, affichent un optimisme à l’égard du cuivre qui ne s’était pas vu depuis huit ans.
Autre indication qui témoigne du retour en vogue des métaux de base chez les investisseurs: le sous-indice des métaux industriels de Bloomberg se dirige vers son plus important gain annuel depuis 2010.
L’accélération de la demande pour les automobiles dans plusieurs régions du monde, la reprise du marché immobilier aux États-Unis et le récent rebond manufacturier en Chine sont autant de facteurs qui alimentent la demande pour les métaux.
Lundi, le prix de l’aluminium a touché 2000$ la tonne pour la première fois depuis mars 2013, grâce à un gain de 14% depuis la fin mars.
Les prix du nickel et du zinc ont quant à eux grimpé de respectivement 21% et 19% à la Bourse des métaux de Londres depuis la fin du premier trimestre.
La crainte de pénurie pour certains métaux ont contribué à faire remonter les prix. C’est notamment le cas pour le Nickel, après que l’Indonésie, principal exportateur de ce métal, en eut restreint les expéditions en janvier.
Fin de l’ascension à l’horizon
L’ascension des prix des métaux risque toutefois de ne pas durer, croient certains experts. Goldman Sachs a indiqué dans un récent rapport que les sociétés minières augmentaient leur production pour répondre à une plus forte demande. La firme voit notamment le prix du cuivre fléchir de 6% d’ici la fin de l’année en raison des surplus de production et de l’affaiblissement du marché immobilier en Chine.
Joseph Murphy, un autre expert en métaux cité par Bloomberg, croit que les prix ne reflètent plus les éléments fondamentaux pour plusieurs métaux. Il attribue les récentes hausses aux «investisseurs touristes». Grâce aux FNB, les spéculateurs peuvent prendre des paris à court terme sur l’évolution des cours des métaux, par exemple.