Les investisseurs sont loin d’être euphoriques, note-t-il, et bien que certaines actions et certains secteurs deviennent chers, il y a encore des occasions qui se présentent. « Les actions à dividendes classiques, comme les oléoducs, où les sociétés font croître leurs flux de trésorerie et leurs dividendes, sont encore à un prix raisonnable », dit M. Gibbs, qui est spécialisé dans les actions de revenu.
De plus, dit-il, la conjoncture des taux d’intérêt pour les actions à dividendes devrait demeurer favorable. « Les taux devraient rester faibles plus longtemps », dit-il. Évoquant le souci d’une inflation salariale, M. Gibbs rétorque que les travailleurs n’ont pas actuellement beaucoup d’influence sur les prix, « compte tenu des grosses améliorations technologiques ».
Le marché boursier canadien a connu un fort essor pendant la première partie de l’année, note M. Gibbs. L’Indice composé S&P/TSX a produit un rendement total de 13 %. Le rebond qu’a connu le secteur canadien de l’énergie fortement représenté, avec un rendement total de 21 %, a été l’un des moteurs principaux de ce rendement.
Les données fondamentales de ce secteur sont plus encourageantes, dit M. Gibbs. « Les prix des marchandises sont plus fermes et l’écart entre les prix pétroliers au Canada, aux États-Unis et dans le reste du monde s’est resserré. » De plus, dit-il, de nouveaux oléoducs sont en train d’être construits ou convertis pour faire circuler la marchandise.
La relance du secteur des matériaux, une autre pondération importante dans l’Indice composé, a donné un élan supplémentaire au marché boursier canadien cette année, dit M. Gibbs. Ces actions ont produit un rendement total de 17 % les six premiers mois de 2014.
Les secteurs de l’énergie et des matériaux avaient tous deux perdu pied au début de 2014, dit M. Gibbs. Depuis lors, ces actions attirent des investissements étrangers comme canadiens, dit-il. « Il y a encore beaucoup d’argent qui dort en attendant une occasion, au Canada et aux États-Unis. » Les investisseurs demeurent prudents, dit-il, et « c’est une des raisons pour lesquelles je considère que le marché a encore de la marge pour se développer. »
À Gestion d’actifs 1832, M. Gibbs est membre principal de l’équipe des actions de revenu, qui s’occupe d’un vaste éventail de mandats, dont le Fonds Scotia de dividendes canadiens , le Fonds Scotia de revenu mensuel diversifié et le Fonds Scotia revenu avantage .
Dans la sélection des actions, l’équipe des actions de revenu se concentre sur les entreprises « premières de la classe » qui génèrent des flux de trésorerie solides et affichent d’excellents bilans. « La société ciblée doit avoir une position dominante sur le marché dans une industrie qui a de fortes barrières à l’entrée », dit M. Gibbs.
À la fin mai, le Fonds Scotia de dividendes canadiens (6,6 G$ d’actifs) avait un contenu étranger de 25 % (son mandat en accepte un maximum de 30 %), le plus gros étant composé de sociétés américaines. Ce fonds a pour point de repère l’Indice composé S&P/TSX, et il contient actuellement 55 noms. Ses deux plus grosses pondérations sectorielles continuent à être dans les services financiers à 33 % (dont 9 % dans l’immobilier) et dans l’énergie (21 %, dont 9 % dans les actions d’infrastructure énergétique).
Dans les services financiers, le fonds a 12 % d’investis dans les grandes banques à charte canadiennes. Les pondérations de la Banque Toronto-Dominion TD , de la Banque de Nouvelle-Écosse BNS et de la Banque Royale du Canada RY sont habituellement importantes et représentent actuellement les trois principaux avoirs. M. Gibbs signale que depuis quelque temps il n’a pas étoffé ces actions. « Se négociant à 12 fois leurs bénéfices prévisionnels par action, elles représentent une valeur assez importante et entrent davantage dans la catégorie des titres à conserver. »
Il fait toutefois remarquer qu’il a ajouté au portefeuille une grosse société américaine de services financiers : Wells Fargo & Co. WFC . « Cette banque, qui a une présence dominante dans les services bancaires aux particuliers aux États-Unis, a survécu à la crise financière et utilisé sa puissance pour faire l’acquisition d’une de ses rivales, Wachovia Corp., à l’automne de 2008, a dit M. Gibbs.
Cette action se négocie à un multiple équivalent à celui des trois banques canadiennes en portefeuille, « pourtant elle présente le potentiel de gains supérieurs et d’une croissance des dividendes étant donné que l’économie américaine est encore en train de décoller.
Une société financière non bancaire qu’il a ajoutée au portefeuille est Power Corporation du Canada POW , une société de portefeuille qui contrôle la Corporation Financière Power PWF , qui elle-même contrôle la Great-West Lifeco GWO et la Financière IGM IGM . « Le rabais associé aux sociétés de portefeuille sur l’action de Power Corp. relativement à sa valeur d’actif net était devenu excessif, dit M. Gibbs. Il est difficile sur le marché boursier canadien de trouver une action de premier ordre qui se négocie à une évaluation aussi basse. »
Dans le secteur énergétique, les deux plus grosses pondérations de sociétés productrices d’énergie du Fonds Scotia de dividendes canadiens sont celles de Suncor Énergie et de Canadian Natural Resources. Le thème commun à ces sociétés, dit M. Gibbs, est que leur gestion « est devenue de plus en plus axée sur la croissance des flux de trésorerie disponibles et des dividendes, tout en faisant preuve d’une discipline plus grande dans les dépenses d’investissement. »
Suncor se négocie à six fois et Canadian Natural Resources à cinq fois l’estimation de leur flux de trésorerie prévisionnels respectifs par action, dit M. Gibbs. « Elles sont à leur valeur juste et je n’en ai pas rajoutées. »
En revanche, il a étoffé son avoir dans la société d’oléoducs Enbridge. « Les sociétés canadiennes d’oléoducs sont dans une phase de croissance importante. » Enbridge, dit M. Gibbs, est en train d’accroître ses infrastructures et de produire de bons rendements de ses dépenses d’investissement. « Elle accroît également son dividende, à raison de plus de 10 % par an. »
De surcroît, Enbridge a l’occasion de tirer un plein profit de sa filiale américaine Enbridge Energy Partners, « qui ressemble beaucoup à une fiducie de revenu ». M. Gibbs considère que l’action est bon marché, sur la base du rendement des flux de trésorerie disponibles de la société et de la croissance de ses flux de trésorerie disponibles par action.
Il continue à bien aimer TransCanada Corp, qui est « l’une des actions d’oléoducs les moins chères au Canada ». Les investisseurs, dit-il, sont obnubilés par les problèmes qu’elle rencontre avec son projet Keystone, mais ignorent d’autres projets importants, qui devraient connaître moins de difficultés et contribuer aux « perspectives de croissance à long terme solides » de la société.
Dans le cadre de sa discipline de vente rigoureuse, M. Gibbs a éliminé son avoir dans le géant pharmaceutique mondial Pfizer Inc. PFE lorsque la société a annoncé l’acquisition d’une compagnie anglaise « qui, si elle se concrétisait, ne produirait pas d’avantages clairs pour les actionnaires de Pfizer ».
Le portefeuille continue à avoir une position modeste dans Johnson & Johnson. « La société a des marques mondiales bien établies et son action est évaluée de façon raisonnable, dit M. Gibbs. De plus, elle s’intègre bien à ma stratégie d’utiliser le contenu étranger pour investir dans des actions auxquelles on ne peut pas être exposé au Canada, et diversifier davantage le portefeuille. »