« Nous avons connu une très bonne année, aussi bien en terme de croissance des actifs que de performance », indique Robert Beauregard, chef des placements de Gestion d’actifs Global Alpha, en entretien avec Finance et Investissement.
Alors que son actif sous gestion était de 549,5 M$ au 31 décembre 2016, la firme « franchit présentement le cap du milliard de dollars », mentionne Robert Beauregard.
Croissance américaine
Global Alpha se spécialise dans la gestion de portefeuilles se composant de petites capitalisations mondiales et internationales. La société emploie une méthode de construction de portefeuille combinant une approche ascendante, un point de vue mondial, un contrôle des risques et un faible taux de rotation.
L’année dernière, Global Alpha figurait au nombre des finalistes du prix décerné par Emerging Manager Monthly. La firme montréalaise comptait alors deux importants mandats auprès de clients institutionnels américains, soit la California Public Employees Retirement System et la New York Common Retirement System.
Depuis, elle a poursuivi sa sollicitation au sud de la frontière et les efforts ont porté fruit. Global Alpha a multiplié les mandats de gestion, notamment auprès de la California State Teachers Retirement System, du Maryland State Retirement & Pension System, et de l’Employees Retirement System of Texas.
« Nous gérons aujourd’hui des mandats pour quatre des dix plus grosses caisses de retraite américaines », signale Robert Beauregard.
S’il estime que les performances de Global Alpha ont sans doute été l’un des facteurs retenus par les gestionnaires de caisses de retraite, il évoque aussi le fait que « d’être choisi deux années de suite comme finaliste pour cette reconnaissance n’arrive pas très souvent ».
Quoi qu’il en soit, pour poursuivre sa croissance aux États-Unis auprès des grosses caisses de retraite, Robert Beauregard est d’avis qu’il faut multiplier les présentations et répondre à beaucoup d’appels d’offres.
« Certaines caisses de retraite vont directement engager des gestionnaires, mais souvent, ils passent par des consultants. Il y a les plus importants comme Mercer et AON, mais c’est tellement un gros marché qu’il y aussi beaucoup de consultants locaux. Alors il est important de se faire connaître par tous ces professionnels », dit-il.
Le PGEQ comme levier
Au Québec, Global Alpha a été l’une des neuf firmes retenues pour un mandat du Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ).
Lancé à l’initiative du Chantier entrepreneuriat de Finance Montréal, le PGEQ vise à aider des firmes québécoises en démarrage ou de petites tailles à percer le marché institutionnel en leur confiant des actifs à gérer. Le PGEQ investi pour l’instant un capital de 268 M$ à travers deux programmes, l’un traditionnel et l’autre, alternatif. Global Alpha a reçu un mandat au sein du programme traditionnel.
Le PGEQ est un excellent programme, estime Robert Beauregard, « mais il devrait être embrassé de façon encore plus importante par les investisseurs institutionnels, parce que c’est vraiment quelque chose qui fonctionne. »
« Que ce soit Hexavest ou nous, si nous sommes aujourd’hui rendus avec un actif sous gestion de plus de 1 G$, c’est parce que nous sommes parvenus à accumuler suffisamment d’actifs pour que les grandes caisses de retraite aux États-Unis puissent nous donner des mandats directement. C’est encore une fois l’histoire de l’œuf et de la poule. Il serait donc intéressant de voir les grosses caisses de retraite d’ici embarquer de façon plus enthousiaste dans le PGEQ afin de permettre à d’autres firmes du Québec de croître de la même façon », ajoute Robert Beauregard.
La croissance de Global Alpha, qui est partenaire du Groupe financier Connor, Clark & Lunn, une société de gestion de placements torontoise dotée d’une structure multientreprises, bien qu’elle repose largement sur le marché américain, nourrit l’écosystème local.
« Puisque toutes les questions administratives et légales sont sous-traitées auprès de Connor, Clark & Lunn, les gens qui travaillent à Montréal occupent des postes de gestionnaire de portefeuille et au fil des ans, notre croissance a permis de créer pas moins de six postes en gestion de portefeuille. Alors c’est très intéressant pour la métropole », affirme Robert Beauregard.