La firme avait déjà fait connaître son intention de bâtir « une plateforme nord-américaine ». Les acquisitions de Bel Air Investment Advisors et de Bel Air Securities à Los Angeles, ainsi que celle de Wilkinson O.Grady à New-York l’an dernier allaient en ce sens.

Jean-Guy Desjardins a donc précisé les ambitions de conquête de Fiera. La firme a-t-elle des entreprises américaines déjà dans sa mire pour 2014 ? « Il y a toujours une longue liste, répond-il. C’est un marché très fragmenté. Nous visons généralement des compagnies qui ont entre 7 et 10 G$ d’actifs sous gestion, mais nous pourrions aller jusqu’à 15 G$ ».

Le plan stratégique de Fiera prévoit 25 G$ en « acquisitions stratégiques » d’ici cinq ans en terme d’actif sous gestion, surtout dans les secteurs de la gestion privée et institutionnelle. Cela représente environ le tiers de la croissance prévue par la firme qui entend porter son actif sous gestion total de 80,4 G$, en date d’aujourd’hui, à 150 G$ en 2019. Les deux autres tiers proviendraient de la « croissance organique », c’est-à-dire de nouveaux clients et capitaux.

La plateforme américaine, Fiera Private Wealth North American, dirigée par l’administrateur nouvellement nommé de Fiera Capital, Todd M. Morgan, possède un actif sous gestion d’environ 10 G$ en gestion privée.

Pour s’étendre dans différentes régions géographiques des États-Unis, Fiera s’appuiera d’ailleurs sur Bel Air et Wilkinson dont « les clients sont situés un peu partout » dans le pays, indique Jean-Guy Desjardins. « Entre autres dans le Mid-Ouest et ailleurs dans le Sud. » Il nomme notamment la ville d’Atlanta et l’État du Texas.

« Il y a des occasions aux Canada aussi, mais nous favorisons le côté américain », dit-il

Fiera Capital vise aussi à bien implanter sa marque chez nos voisins du Sud. Jean-Guy Desjardins affirme de pas savoir quand les noms américains disparaîtront complètement au profit de leur propre logo, mais ils s’évaporeront tout comme la marque Natcan, acquise en 2012, qui a fini par être effacée après douze mois.

Actions privilégiées

Les actionnaires ont également voté en faveur de la création d’une nouvelle catégorie d’actions pour la société, soit les actions privilégiées, lors de l’assemblée générale annuelle (AGA). Jean-Guy Desjardins a déclaré que cette modification avait « pour principal objectif de conférer une souplesse accrue à la structure du capital de la société et ainsi faciliter de futurs financements ».

Il a néanmoins ajouté après son allocution devant les actionnaires que « les actions privilégiées ne représentent pas un véhicule de financement intéressant pour Fiera en ce moment ».

« Mais, il y a un an et demi, avant que le spectre d’une hausse des taux d’intérêt apparaisse, le marché des actions privilégiées était très intéressant. Il avait un gros appétit pour celles-ci. Nous avons voulu nous donner la flexibilité de pouvoir en profiter si jamais ces conditions se représentaient », a-t-il expliqué.

L’AGA a aussi été l’occasion de permettre l’octroi de davantage d’unités d’actions liées au rendement pour les employés des divisions de l’exploitation des Etats-Unis et du Canada. Les actionnaires ont notamment approuvé l’émission de 102 564 unités d’actions supplémentaires.

Rappel des chiffres

Au début du mois, Fiera Capital avait dévoilé ses résultats du premier trimestre de 2014.

La société de gestion de portefeuille a enregistré des profits net de 2,7 M$, c’est-à-dire 0,04 $ par action. Le profit ajusté représente 12,3 M$, soit 0,18$ par action.

Les revenus se sont chiffrés pour la période qui se termine le 31 mars 2014 à 50 M$. Du 31 décembre 2013 au 31 mars 2014, l’actif sous gestion a augmenté de 2,9 G$, une croissance de 3,8 %.

La société de gestion de portefeuille montréalaise a inscrit des profits nets de 2,7 M$, ou 0,04 $ par action au premier trimestre, contre 1,6 M$, ou 0,03 $ par action à la même période l’an dernier.

Une fois ajusté, le profit est de 12,3 M$, ou 0,18 $ par action, contre 7,5 M$, ou 0,13 $ par action l’an dernier.

Les revenus du trimestre clos le 31 mars ont augmenté de 65 % pour atteindre 50 M$.

Depuis le début de l’année, l’actif sous gestion s’est accru de 2,9 G$, ou 3,8 % en passant de 77,5 G$ à 80,4 G$. Au 31 décembre 2012, il s’élevait à 58,1 G$.

Fiera Capital compte aujourd’hui 400 employés, dont 150 professionnels du placement.