L’impact du plan de relance du gouvernement fédéral, jumelé aux effets bénéfiques sur l’économie canadienne de la hausse des matières premières observée ces derniers mois, incite en effet les économistes de Desjardins à relever ses prévisions de croissance, de 1,9 % à 2,2 %.
Les consommateurs mettront aussi l’épaule à la roue. En tenant compte de la bonne progression du marché du travail et de la récente remontée de la confiance des ménages, « les conditions sont réunies pour que les dépenses des consommation poursuivent leur ascension dans les trimestres à venir », fait valoir Desjardins.
Les incertitudes liées au protectionnisme américain et à l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) sont cependant toujours présentes et pourraient inciter les entreprises à la prudence, selon Desjardins. Une récente enquête de Statistique Canada démontre d’ailleurs que les perspectives d’investissements privés demeurent limitées pour 2017. Aussi, « la réforme fiscale promise par Donald Trump pourrait nuire à la compétitivité des entreprises canadiennes ».
Hausse des taux en 2018
La bonne performance de l’économie canadienne et la remontée de l’inflation devraient inciter la Banque du Canada à hausser les taux d’intérêt, à l’été 2018. « La première hausse des taux directeurs canadiens pourrait être annoncée un peu plus tôt que ce que nous anticipions précédemment, soit en juillet 2018. D’ici là, le creusement des écarts entre les États-Unis et le Canada devrait défavoriser le huard », estiment les économistes de Desjardins.
Au Québec, même si l’économie repose sur des bases plus solides depuis quelques mois, sa croissance devrait être similaire en 2016 et 2017, à 1,7, et de 1,5 % l’an prochain. Ce rythme sera maintenu grâce à la contribution des consommateurs et des investissements publics, explique Desjardins, précisant que les politiques commerciales de l’administration Trump pourraient aussi nuire à la relance des investissements des entreprises québécoises.
Les économistes de Desjardins ont revu à la baisse les prévisions de croissance du PIB américain, de 2,5 % à 2,2 %, qui a déjà décéléré au dernier trimestre de 2016 et pourrait encore ralentir pour les trois premiers mois de 2017.
« La nouvelle administration tarde à mettre en place les promesses annoncées pendant la campagne électorale », explique Desjardins. Les restrictions à l’immigration et le projet de remplacement de l’Obamacare n’apportent pas d’eau au moulin de la croissance, alors que les dépenses publiques en défense et en infrastructures, de même que les baisses d’impôt, se font attendre, soulignent les économistes de Desjardins.
L’économie mondiale devrait pour sa part afficher une progression plus rapide en 2017, soit une croissance de 3,3 % après un gain estimé à 3,0 % l’an dernier. Cet optimisme repose notamment sur une progression généralisée des indices de confiance des ménages et des entreprises, de même qu’une meilleure lancée du commerce mondial.
L’économie chinoise devrait croître de 6,5 %, tandis que la hausse du PIB indien serait de 6,9 %. En zone euro, les prévisions de croissance tablent sur un gain de 1,6 %, tandis que le PIB britannique devrait croître de 1,9 %. La situation politique, avec le début des négociations sur le Brexit et les élections à venir en France et en Allemagne, pourrait toutefois modifier la conjoncture, rappelle Desjardins.
Enfin, les prix du pétrole devraient osciller autour de 55 $US le baril au cours des prochains trimestres.