Desjardins, RBC, la Nationale et TD sous les palmiers

Desjardins Bank

Natbank

RBC Bank

TD Bank

Desjardins Bank

Le Mouvement Desjardins a été la première institution québécoise à s’y établir. La Desjardins Bank a démarré ses activités à Hallandale Beach en 1992 et a grandi sous le soleil depuis.

Elle a maintenant trois succursales, une à Hallandale, une à Pompano et une à Lauderhill. Daniel Veilleux, président de Desjardins Badnk et gestionnaire de longue date du Mouvement a pris les commandes de la filiale floridienne en 2010.

« En moyenne, nous vendons pour 30 M$ d’hypothèques par année depuis les quatre dernières années et ouvrons 3 000 nouveaux comptes par année. Avant la crise, c’était plutôt 4 ou 5 M$ d’hypothèques par année etenviron 2000 comptes par année ouverts annuellement», estime-t-il.

Aujourd’hui, Desjardins Bank compte 25 000 clients dont 98% proviennent du Québec. Le 2% restant rassemble des Américains et des Canadiens devenus résidents américains.

On parlerait donc d’une croissance de 12% du nombre de clients environ pour la dernière année.

Daniel Veilleux raconte être arrivé à un moment où le marché venait de subir un coup et une baisse d’opportunités d’affaires après la crise financière de 2008. Desjardins a ensuite lancé une offensive en donnant des conférences à ses clients au Québec pour vanter les investissements avantageux dont les Canadiens pouvaient bénéficier avec une baisse des prix des propriétés et du taux de change favorable avec un dollar canadien fort.

Selon l’état financier 2013 de Desjardins Bank cité par Daniel Veilleux, l’actif de la banque s’établit à 215 M$ et ses revenus à 8,6 M$.

« C’est difficile d’établir nos parts de marché étant donné que nous occupons une petite place par rapport aux autres grosses banques américaines, mais parmi tous les 22 000 Québécois qui ont des propriétés dans les trois grands comtés où nous sommes, Miami-Dade, Broward et Palm Beach, 8% détiennent leur hypothèque chez Desjardins. », dit-il.

Le président rapporte aussi que le nombre d’employés a doublé de 30 à 60 depuis son arrivée en Floride.

Daniel Veilleux note néanmoins une baisse de la demande depuis le début de l’année qu’il attribue à différents facteurs comme la baisse du dollar canadien et la hausse des prix qui s’accentue depuis 2010. Ils ont grimpé de 50% selon lui.

Desjardins évalue aussi de quelle manière elle pourrait servir cette nouvelle clientèle de snowbirds qui s’établit plus au nord des États-Unis comme en Arizona par exemple. Le développement de succursale ne serait pas dans les plans pour tout de suite. Le développement des services s’effectue davantage sur Internet.

(Natbank p.2)

Photo : Flickr

Natbank

La filiale floridienne de Banque Nationale en Floride, la Natbank, a quant à elle déployé ses ailes en 1994. Elle possède aujourd’hui deux succursales, une à Hollywood et une autre à Pompano.

Sans révéler de chiffres quant à ses revenus, Marie-Claude Lebel, la présidente de la Natbank évalue que sa clientèle représente entre 15 000 et 20 000 clients, comparativement à 11 000 en 2009.

Marie-Claude Lebel décrit sa clientèle type des dernières années comme « des investisseurs âgés entre 40 et 55 ans qui ont des connaissances en immobilier au Canada et qui se regroupent ensemble pour acheter des blocs de propriétés » et plus récemment « des jeunes retraités ou des gens en voie de le devenir qui viennent passer du temps en Floride ». Ce sont principalement des Québécois qui investissent dans le sud-est de la Floride.

Les activités de la Natbank seraient moins concentrées en hypothèques. « Il ne faut pas sous-estimer l’attrait du taux de change. Nous avons plusieurs clients qui ont utilisé leur argent canadien pour financier l’acquisition de leur propriété. La majorité des clients particuliers ont payé contant. Beaucoup de gens font du refinancement ici pour rembourser leurs prêts au Canada », dit la présidente de Natbank.

À court terme, Marie-Claude Lebel partage que Natbank souhaite améliorer « l’expérience client » comme par exemple, les transactions en ligne et l’ouverture de comptes à partir du Canada.

La Banque nationale donne aussi des conférences au Québec afin d’attraper les oiseaux migrateurs avant leur départ pour l’hiver.

Marie-Claude Lebel considère que la situation économique est de plus en plus favorable dans les États du sud. « De puis l’automne dernier, il y a plusieurs signes que l’économie est reprise en Floride. Il ya de nouvelles constructions. La valeur des propriétés augmente. Mis à part, les propriétés en piètre état qui avaient besoin de rénovations, la valeur a augmenté de 12% en 2013 par rapport à 2012 ».

Cela veut aussi dire qu’il y a moins d’opportunités d’achats à rabais pour les Canadiens. « Des propriétés de entre 40 000 et 60 000 $, il n’y en a plus », dit-elle.

Tout comme Desjardins Bank, Nat Bank ne ferme pas la porte à l’ouverture de nouvelles succursales, mais y est moins encline en raison du développement des services sur le web.

(RBC Bank p.3)

RBC Bank

La Banque Royale occupe le paysage américain d’une manière différente. Elle avait fait son entrée aux États-Unis avec la RBC Bank il y a 13 ans par l’acquisition de banques de détail. Cependant, selon ce que rapportait le journal Les Affaires, La crise économique a coûté à RBC près de 3 G$ CA de 2007 à 2011.

C’est pourquoi en 2012, elle a fait un repli stratégique et vendu ses 425 succursales des États-Unis à la banque américaine PNC pour 3,6 G$ US. La Royale avait aussi enregistré une dépréciation des actifs américains de 1 G$ CA en 2009, selon Les Affaires.

Alain Forget, vice-président, chef, ventes et développement des affaires de RBC Bank explique que RBC Bank se consacre dorénavant à ses « services transfrontaliers ». Ils se concentrent sur le service aux clients Canadiens qui vivent de façon permanente ou temporaire aux États-Unis. En effet, la vente de ses actifs américains a permis à la filiale d’acquérir une charte fédérale lui permettant de faire affaires dans tous les États de notre voisin du Sud.

N’ayant plus de succursales en Floride, RBC offre maintenant ses services aux snowbirds exclusivement en ligne et par téléphone. RBC à un centre d’appels à Montréal et un à Moncton au Nouveau-Brunswick. Le bureau du président se trouve par contre à Fort Lauderdale en Floride.

« Nous avons tout de même des conseillers mobiles pour répondre à la demande de nos clients. Ils peuvent aussi faire leurs transactions gratuitement dans les guichets automatiques de la PNC. La majorité de nos clients sont encore des boomers et des snowbirds, mais nous avons aussi une clientèle de gens d’affaires, professionnels du gouvernements, sportifs et autres expatriés canadiens », mentionne Alain Forget.

La Natbank aurait récupéré quelques uns des clients qui désiraient garder le service en succursale selon Marie-Claude Lebel.

La RBC souhaite continuer de développer ses autres lignes d’affaires en sol américain soit le marché monétaire et la gestion de patrimoine américain. Les services transfrontaliers constituaient aussi, selon le bureau chef de Toronto, un élément avec un « avantage compétitif et un rendement acceptable ».

Avant la transaction avec PNC, la clientèle de RBC Bank totalisait environ un million de personnes dont 160 000 Canadiens.

« Notre objectif était de retenir 90% de notre clientèle et nous en avons gardé environ 95%. Nous avons eu une augmentation de 30% de nouveaux clients depuis la transaction. Nous en avons gagné plus que nous en avons perdu », dit Alain Forget.

Le président de RBC Bank révèle que sa clientèle se chiffre aujourd’hui à près de 200 000 Canadiens d’origine en sol américain.

La stratégie de RBC est donc axée sur l’ensemble des Canadiens qui vont partout aux États-Unis.

« Mon travail m’amène à voyager à de nombreux endroits. Je m’en vais justement faire une conférence devant un groupe de 100 expatriés canadiens au Colorado le mois prochain », illustre Alain Forget.

Reste qu’au moins 80% de la clientèle de RBC Bank sont des snowbirds dont la moitié sont localisés en Floride. L’objectif fixé par RBC Bank : une croissance de 10% d’année en année de volume d’affaires.

(TD Bank p.4)

TD Bank

Les trois dirigeants de banques canadiennes aux États-Unis nous ont mentionné qu’il ne fallait pas sous-estimer la présence de plus en plus accrue de la Banque TD dans le marché américain.

Marie-Claude Lebel et Daniel Veilleux ont notamment remarqué qu’elle se fait plus « agressive » dans l’affichage publicitaire. TD Bank a récemment fait plusieurs acquisitions aux États-Unis dont en Floride et son réseau compte maintenant 1300 succursales au pays de l’oncle Sam et développe comme la RBC son « réseau de services transfrontaliers ».

Les sièges sociaux de TD Bank sont situés à Cherry Hill, New Jersey, et à Portland, Maine.

La Banque TD a affirmé ne pas être en mesure de nous accorder d’entrevue.