Le nombre d’activistes qui investissent dans des compagnies afin d’exercer leur influence à travers la démocratie actionnariale est en croissance. De plus, ils visent davantage des entreprises d’envergure dans des campagnes concentrées sur l’apport de davantage de valeur aux actionnaires.
Dans son rapport, Moody’s rapporte que les fonds spéculatifs et autres investisseurs activistes ont ciblé 220 compagnies en 2013, soit par des courses aux procurations ou des dépôts de documents administratifs. En 2012, le total des cibles était évalué à 209 alors qu’il se chiffrait à 179 en 2011.
Lasso autour de la techno
Le secteur de la technologie est le plus envahi par les actionnaires activistes. En 2013, le quart des campagnes le concernait.
« Avec leurs importants niveaux de liquidités, leurs niveaux de dette très bas et leurs petits ou inexistants paiements de dividendes, les compagnies de technologie vont continuer d’être visées par les investisseurs activistes qui demandent un retour de capitaux plus important pour les actionnaires. Les entreprises les plus vulnérables sont celles avec une faible évaluation reliée à la mauvaise performance ou encore celles qui possèdent des actifs de haute valeur pouvant être vendus ou transférés en tant qu’entités séparées », Chris Plath, vice-président et analyste senior chez Moody’s.
Les autres secteurs qui attirent les activistes, rapportent Moody’s inclut la santé, l’énergie et la vente au détail. La croissance de ce type d’activiste s’explique, selon l’agence, par « l’attrait d’énormes piles d’argent » qui reposent sur les bilans financiers des corporations.
De plus, ces entreprises peuvent emprunter à peu de frais « ce qui leur permet d’avoir un levier financier pour financer le rachat d’actions, des dividendes supplémentaires et d’autres types d’avantages pour les actionnaires ».
Moody’s remarque aussi que la perception du public envers les actionnaires est devenue de plus en plus positives au cours des dernières années et que l’image de « bandits corporatifs » qui leur était collée dans les années 80 s’est tranquillement transformée en celle d’agents de changement à long terme pour le bien, mais principalement celui des actionnaires et non celui des détenteurs d’obligations.
Chris Plath explique que dans certains cas, les gestes activistes ont été positifs pour les cotes de crédit en imposant une meilleure discipline de capital et financière ou en transformant les pratiques de gouvernance corporative des compagnies.
Toutefois, les initiatives activistes peuvent aussi faire mal à la qualité du crédit « en encouragent les cibles potentielles à agir de manière préventives avec le rachats d’actions ou des dividendes supplémentaires crées pour prévenir les campagnes négatives à leur endroit ».