Pour la première fois de son histoire, l’actif sous gestion de la Caisse de dépôt a franchi le cap des 200 milliards de dollars en 2013, pour clore l’exercice à 200,1 G$. En 2012, il s’élevait à 176,2 G$.
CDP a réalisé un meilleur résultats en 2013 qu’en 2012.
Cette année-là, elle avait enregistré un rendement global de 9,6%, soit un peu plus que son indice de référence (9,3%). Toutefois, en 2012, la Caisse avait fait moins bien que la médiane des caisses de retraite qui gèrent plus d’un milliard de dollars par année – elle s’était établie à 9,9%.
«Nous sommes exactement là où nous voulions être. Nous sommes très à l’aise [avec ce rendement de 13,1%]», a déclaré le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, lors de la présentation de ses résultats ce matin au siège social de l’investisseur institutionnel.
Sur une période de quatre ans, le rendement consolidé de la Caisse s’élève à 10%, comparativement à un rendement 8,8% pour son indice de référence.
Selon Michael Sabia, l’année qui vient de se terminer a été très volatile, principalement en raison de l’écart de la performance entre les marchés obligataires (-1,2%) et les marchés boursiers (+22,4%).
Une situation qui explique pourquoi l’écart des rendements entre les différents déposants de la Caisse en 2013. Par exemple, la Régie des rentes du Québec a réalisé un rendement de 15,5%, et ce, avec une exposition d’environ 55% aux actions.
En revanche, un autre déposant (dont la Caisse n’a pas divulgué le nom) a réalisé un rendement de 8,9%, avec une exposition d’environ 34% aux actions. C’est pourquoi, dans ce contexte, Michael Sabia estime que le rendement global de 13,1% de la Caisse est «raisonnable».
Actions
La performance des marchés boursiers explique pourquoi la Caisse a bien fait dans ses placements boursiers. L’an dernier, ses portefeuilles dans les actions (incluant les placements privés) ont fait un gain de 22,9%. Ce qui est un peu plus que son indice de référence de 22,6%.
Revenu fixe
La situation est moins reluisante dans les placements obligataires de la Caisse, qui a enregistré un rendement nul (0%). Ce qui est, malgré tout, beaucoup mieux que son indice de référence, a qui réalisé un rendement négatif de -1,2%
Placements sensibles à l’inflation
Dans ses placements dits sensibles à l’inflation (immeubles, infrastructures, obligations à rendement réel), la Caisse a réalisé un rendement de 12,5%. Une performance qui est toutefois inférieure à son indice de référence de 15,6%.
Les défis de la Caisse
En 2014 et dans les prochaines années, la Caisse évoluera dans un contexte très volatil, a expliqué Michael Sabia. Cette situation tient principalement au resserrement à venir des politiques monétaires (relèvement des taux d’intérêt) dans les principales économies du monde.
Par exemple, aux États-Unis, la reprise économique est bien engagée, notamment en raison du boom dans les hydrocarbures. Un contexte économique qui fera en sorte que les taux d’intérêt sont appelés à augmenter. Michael Sabia s’attend néanmoins à une croissance du PIB américain de 3 à 3,5% en 2014 et 2015.
La Caisse s’attend à une croissance moins forte en Europe (environ 1% dans les trois prochaines années), qui n’est toujours «pas sortie d’affaire», selon l’investisseur institutionnel.
Les pays émergents afficheront une croissance économique plus élevée. Mais leur performance dépendra de leur capacité à implanter des «réformes structurelles», a précisé Michael Sabia.