D’ici septembre 2015, si le budget du gouvernement du Parti québécois (PQ) est adopté, leur contribution passera de 7$ à 9$ par jour.
Pourtant parmi ses dernières promesses électorales, le PQ avait mentionné qu’il n’augmenterait pas les frais de services de garde. Au rappel de ce souvenir, le ministre des Finances Nicolas Marceau a répondu aux journalistes que son parti avait plus précisément « promis de ne pas augmenter les frais de service de garde jusqu’à ce que le développement du réseau soit complété, ce qui sera fait sous peu ».
Lors du dépôt, du dernier budget, le ministère des Finances avait souligné l’intention du gouvernement d’ajouter 15 000 nouvelles places subventionnées d’ici 2017 ce qui coûterait à l’État 262 M$ par année.
Les parents au rythme du marteau piqueur
Selon le document du budget, la proportion de la contribution parentale au financement des services de garde à contribution réduite « qui se situait à environ 20 % (5$ par jour) en 1997 est passée à 17,2% (7$ par jour) en 2004-2005, et à 13,4 % en 2013-2014 ». Le gouvernement veut faire passer cette portion à 16%.
« Le réseau s’est développé à un rythme soutenu, de telle sorte qu’au cours des dix dernières années, les sommes consacrées à son financement sont passées de 1,5 G$ à 2,7 G$, soit une hausse de plus de 1 G$ », est-il indiqué dans le document budgétaire.
« La hausse de la contribution parentale permettra d’accroître le financement disponible pour compléter le réseau », est-il aussi écrit.
Interrogé par Finance et Investissement, un fonctionnaire provincial, explique d’ailleurs que le coût de construction de nouvelles infrastructures pour combler les places de garde manquantes a augmenté en flèche, d’où l’augmentation des frais suggérée.
« Les coûts de construction augmenteraient donc plus vite que l’inflation », simplifie Daniel Laverdière, directeur principal, planification financière et services-conseils chez Banque Nationale Gestion privée 1859.
Indexation
Le ministère des Finances du Québec fait savoir qu’à compter de septembre 2016, le tarif de 9$ par jour serait indexé. Cette indexation serait calculée selon « le revenu disponible par habitant ». Le tarif serait donc de 9,20 $ par jour selon les chiffres fournis par le ministère.
Un fonctionnaire a expliqué à Finance et Investissement qu’il s’agit d’un indice qui se fierait donc aux salaires. Le planificateur financier Daniel Laverdière explique qu’il aurait aussi pu utiliser le calcul du maximum des gains admissibles (MGA).
Daniel Laverdière a chiffré dans ce tableau le coût d’une place en service de garde si le gouvernement avait, dès le départ, suivi une augmentation par indexation depuis 1997, année de la mise en place du régime à 5$.
En 2014, un parent paierait 6,84$ par jour si le coût avait été indexé selon l’indice des prix à la consommation (IPC) et 7,33$ si l’indexation était basée sur l’évolution du MGA.
Par comparaison, selon la mesure proposée par le ministre des finances Nicolas Marceau, une place de service de garde représenterait une contribution de 8 $ par jour, par enfant en septembre 2014.
Le PLQ augmenterait aussi les tarifs
Étant donné que le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec ont tous les deux annoncé qu’ils n’appuieraient pas le budget, des élections s’annoncent imminentes.
Quelle serait la position d’un PLQ de retour à la tête du gouvernement quant à la question du coût des garderies ?
« Pour nous, la politique sera celle de l’indexation », a quant a lui mentionné le chef de l’opposition fédéral, Philippe Couillard. Le Parti libéral avait exclus lorsqu’il était au pouvoir l’indexation des frais de services de garde, c’est donc une nouvelle position pour le PLQ.
Amené à préciser quel type d’indice le PLQ utiliserait, Philippe Couillard se contente de mentionner qu’il suivrait « le coût de la vie », c’est-à-dire l’indice du prix à la consommation, en restant évasif sur quelle serait l’année à partir de laquelle il serait calculé ou quel montant cela pourrait représenter. Il s’est contenté d’ajouter que l’augmentation proposée par le Parti québécois était, quant à elle, trop « soudaine » et importante.
Outil utile
Par ailleurs, un client qui souhaite comparer le coût net d’impôt d’une place en garderie à tarif réduit avec celui d’une place à plein tarif a avantage à utiliser le calculateur du ministère des Finances.