« Les principaux indicateurs sont tous élevés et sous pression », a indiqué François Trahan, président et chef de la direction de la firme Cornerstone Macro, lors d’une conférence organisée par CFA Montréal.
Il porte particulièrement attention à l’ISM, cet indice de la santé du secteur manufacturier américain qui aurait atteint son point culminant et devrait repasser sous la barre des 50 points qui signale une contraction de l’activité économique.
François Trahan estime par ailleurs que le programme fiscal du nouveau président américain, qui entend réduire l’impôt sur le revenu et les sociétés, n’aura pas l’effet escompté sur l’économie.
« Pour avoir un impact sur l’économie, les entreprises doivent en profiter pour faire des investissements, comme dans les 1990 et 2000. Mais ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Les entreprises vont plutôt en profiter pour payer leurs dettes », précise-t-il.
Le marché boursier pourrait encore monter, estime pour sa part Stéfane Marion, économiste et stratège en chef, Banque Nationale du Canada, qui prévoit une augmentation de 5 % du TSX et de 10 % de l’indice S&P 500. Mais, « c’est une cible à court terme, et non pour 12 mois », s’est-il empressé d’ajouter.
L’économiste note que les bénéfices par action devraient progresser de 13 % à l’échelle mondiale en 2017. « C’est la croissance des bénéfices qui devra animer le marché », dit-il.
Il estime par ailleurs que les taux 10 ans du gouvernement américain devraient atteindre 3 % au cours des prochains trimestres. François Trahan table plutôt sur un ratio de 1,5 %.
Enfin, contrairement à ceux qui affirment que l’actuel cycle économique et boursier est déjà âgé de près de six ans, Stéfane Marion estime plutôt que l’expansion est relativement jeune et compte seulement 36 mois.
« Le taux de chômage est inférieur à son niveau naturel depuis à peine un mois », fait-il valoir, en précisant que le niveau de confiance des dirigeants d’entreprises américains est en hausse.