«Il faudra considérer que des segments de marché sont surévalués. C’est pourquoi il est important d’opter pour des placements qui offrent une certaine solidité», remarque Daniel Bédard, représentant en épargne collective chez REGAR Gestion Financière.
Le conseiller recommande deux fonds et un portefeuille discrétionnaire de type valeur qui se classent bien à long terme.
«Pour avoir un bon positionnement à long terme, un gestionnaire doit être capable de tirer son épingle du jeu durant la tourmente», rappelle-t-il.
1. Portefeuille équilibré canadien d’actions de REGAR Gestion Privée
«Ce portefeuille discrétionnaire équilibré canadien est composé à 70 % d’actions et à 30 % d’espèces et d’obligations à court terme (moins de cinq ans), précise Daniel Bédard. Marc F. Jobin et Christian Richard sont aux commandes depuis son lancement, il y a 16 ans.»
Ces gestionnaires ont mis au point une méthode de sélection, selon le style valeur, des fonds négociés en Bourse (FNB) sectoriels.
«La partie « actions » se divise actuellement en cinq secteurs : énergie, sociétés aurifères, matériaux de base, finance et technologie, explique le conseiller. Normalement, ces secteurs devraient avoir un poids de 20 %. Mais ils seront en fait surpondérés ou sous-pondérés selon leur valeur relative.»
Pour ce faire, les gestionnaires épluchent les états financiers des entreprises du secteur pour déterminer leur valeur intrinsèque. Ils comparent ensuite le résultat à la valeur marchande.
L’écart entre les deux valeurs permet d’établir si le secteur est sous-évalué ou non. Les secteurs sous-évalués sont alors surpondérés. «Les gestionnaires ne sont donc pas influencés par la saveur du mois», souligne Daniel Bédard.
Par l’intermédiaire des FNB, la partie «actions» comprend quelque 250 titres, surtout des grandes capitalisations. Les gestionnaires privilégient le Canada, mais placent aussi de 20 à 30 % aux États-Unis. Les secteurs les plus importants sont actuellement les aurifères et les matériaux de base.
En date du 31 octobre 2013, les rendements annualisés sont de 5,3 % sur cinq ans et de 4,1 % sur dix ans. En comparaison, l’indice de référence a inscrit 7,1 % sur cinq ans et 5 % sur dix ans.
Pour juger des frais, Daniel Bédard considère le rendement net, c’est-à-dire le rendement après frais de gestion. «Si le gestionnaire a une bonne valeur ajoutée, je suis prêt à payer des frais plus élevés.» À 2 % plus taxes, le ratio de frais de gestion (RFG) du portefeuille proposé se situe dans la moyenne.
Autre particularité, en gestion discrétionnaire, le montant minimum pouvant être investi dans ce produit est de 100 000 $. REGAR Gestion Privée songe cependant à mettre en place un fonds commun où le placement minimum sera moindre, donc beaucoup plus accessible.
2. Fonds Fidelity Grande Capitalisation Canada
«Depuis 2011, ce fonds commun est géré par un de mes gestionnaires favoris, Daniel Dupont», dit Daniel Bédard.
«Son style de gestion ressemble à celui décrit précédemment. Il ne s’intéresse pas aux secteurs les plus populaires. Il évalue vraiment les sociétés», ajoute-t-il.
Daniel Dupont investit dans une quarantaine d’entreprises canadiennes et internationales de grande et moyenne capitalisation. «Depuis le début de l’année, il augmente le poids des actions étrangères, qui est maintenant de plus de 48 %.»
Les principaux secteurs en portefeuille sont les technologies de l’information (22,5 % au 30 septembre 2013), les services financiers (15,3 %) et la consommation de base (14,7 %).
«C’est un bon complément au portefeuille REGAR, car les ressources sont faiblement représentées», précise Daniel Bédard.
Le fonds affiche un rendement annualisé de 12,92 % sur dix ans au 31 octobre. Sur cinq ans, le rendement annualisé s’élève à 18,1 %, soit environ le double du rendement du portefeuille de référence.
Son RFG de 2,27 % s’inscrit dans la moyenne de la catégorie.
3. Portefeuille à revenu favorable TD – C
«Ce portefeuille constitue l’élément défensif du trio, remarque Daniel Bédard. Il est composé à 80 % de titres à revenu fixe et à 20 % d’actions versant de bonnes distributions. Il est une solution de rechange aux placements à court terme visant à protéger le capital.»
Geoff Wilson et Michael Craig gèrent conjointement ce portefeuille depuis son lancement en 2003. Ils investissent principalement dans les fonds TD.
La partie «actions» est placée dans le Fonds de revenu de dividendes TD. «Elle permet de protéger le capital de l’effet érosif de l’inflation», note le conseiller.
La partie «obligations» est quant à elle très diversifiée. Elle comprend des obligations canadiennes, internationales, à haut rendement, hypothécaires, etc.
«Cette diversification est essentielle, étant donné que les taux d’intérêt sont à un creux et que le marché obligataire pourrait être moins porteur au cours des prochaines années», explique l’expert.
Le rendement du portefeuille est de 4,59 % depuis sa création en 2003 (au 31 octobre). Sur cinq ans, il s’établit à 6,46 %, par rapport à 5,8 % pour l’indice de référence.
Son RFG, qui est de 1,84 %, reste abordable.