L’agence adopte un ton plus pessimiste pour ses prévisions 2014 tandis que l’année 2013 a été somme toute supérieure aux attentes. « Si jamais la correction du marché immobilier est plus sévère qu’un modeste ralentissement, cela affectera le bilan des banques, s’inquiète l’analyste Justin Fuller. Même un recul progressif pourrait gruger les bénéfices et entraîner une détérioration de la qualité du portefeuille de prêts. »
M. Fuller reconnaît qu’il n’est pas le premier à partager ces préoccupations sur le marché immobilier canadien. L’analyste explique que ses inquiétudes se renforcent à mesure que le temps passe.
Il constate que le marché immobilier ne s’est pas stabilisé, malgré les interventions répétées d’Ottawa. De plus, les ménages canadiens ne semblent jamais se mettre en mode désendettement. «Avec les conditions de l’emploi qui s’améliorent, nous aurions espéré que les consommateurs remboursent leurs dettes, mais nous n’avons rien vu de tel », déplore-t-il.
L’analyste ajoute que les banques semblent se tourner vers les marchés des capitaux pour pallier l’essoufflement du consommateur canadien. Or, ce secteur est beaucoup plus volatil, prévient-il.
Malgré le ton négatif de l’analyse, Fitch maintient une perspective « stable » sur la note qu’il donne aux banques canadiennes, celles qui obtiennent les meilleures notes à l’étranger. Les banques canadiennes continuent de dévoiler de forts résultats et elles maintiennent de bons ratios de capitaux propres et de liquidités, justifie M. Fuller.