« Ces actions ont connu une expansion de leurs ratios, alignant davantage leurs évaluations sur les capacités de ces entreprises à produire des flux monétaires, tout en reflétant les taux d’intérêt et l’environnement économique actuels », dit M. Ferguson, un gestionnaire de longue date d’actions à petite capitalisation.
Suite à ces résultats robustes, ces titres pourraient connaître une période de consolidation, dit-il. Sur les 10 premiers mois l’année l’Indice mixte (pondéré) des actions à faibles capitalisation BMO a affiché un rendement total de 4,1 % contre 10,3 % pour l’Indice composé S&P/TSX.
Les résultats ternes de l’indice de référence des titres à petite capitalisation cachent le fait que « la plupart des secteurs de cet indice ont produit un rendement robuste à deux chiffres sur cette période, le secteur de la technologie s’étant le mieux comporté avec un rendement total de 37,4 %. »
Un facteur qui a fortement ralenti cet indice, selon M. Ferguson, a été la pondération marquée dans le secteur des matériaux. Ce dernier a dégagé un rendement total négatif de 27,2 % sur les 10 premiers mois de l’année. « Les actions aurifères ont connu de fortes pressions de vente, et les métaux de base ont été faibles eux aussi. »
M. Ferguson souligne que le secteur des matériaux a démarré cette année avec une pondération indicielle de 31,1 %, celle-ci ayant diminué à 22,8 % en fin octobre. « Les matériaux restent le principal secteur de cet indice, mais pas de beaucoup. À 22,5 %, l’énergie est sur ses talons. » Les secteurs des ressources naturelles, dit-il, sont désormais bien en dessous de leur ancienne pondération indicielle de plus de 50 %. « Leur influence a été réduite, mais reste significative. »
Chez Mawer, M. Ferguson est responsable de la gestion de 2,1 G$ d’actifs. Ses mandats comptent entre autres le Fonds Nouveau Canada Mawer et le Fonds d’entreprise BMO , deux produits désormais clos aux nouveaux investisseurs. Ces deux fonds ont une cote de 5-étoiles Morningstar pour leurs rendements historiques ajustés au risque, et ont affiché des résultats éblouissants de 35 % au 31 octobre pour l’année à ce jour.
Ces deux mandats définissent les petites capitalisations comme des compagnies qui ont une capitalisation boursière pouvant aller jusqu’à 75 % de la formule de l’Indice des actions à petite capitalisation BMO, au moment de leur achat initial. Cela représente actuellement 1,4 G$. La capitalisation boursière minimale considérée pour ces mandats est de 50 M$.
Le Fonds d’entreprise BMO, qui contient 51 noms, surpondère les services financiers à 26,3 % du portefeuille, les valeurs industrielles à 19,3 % et la technologie à 14,6 %. Dans les secteurs des ressources naturelles, il sous-pondère l’énergie avec 17 %, mais affiche une sous-pondération marquée dans les matériaux avec 9,7 %. Ce fonds n’a aucun avoir dans les télécommunications ou les services publics.
M. Ferguson déclare que la robustesse du rendement pour plusieurs des avoirs principaux dans ce fond a fait augmenter leurs pondérations dans ses portefeuilles au-delà de la limite de 6 % fixée pour chaque titre individuel. Il a ainsi diminué ses positions dans Constellation Software, Home Capital Group Inc., Stantec et Paladin Labs.
En début novembre Paladin a annoncé qu’elle avait passé un accord en vue de son acquisition par Endo Health Solutions ENDP , une transaction qui devrait être finalisée au premier trimestre de 2014. « J’ai empoché des gains avec cette action, mais j’ai toujours Paladin comme avoir », dit M. Ferguson.
Un peu plus tôt cette année M. Ferguson a éliminé sa position dans Equity Financial Holdings, une compagnie canadienne des services financiers qui se concentre sur le marché des hypothèques subprime. Cette société a fait ses premiers pas dans les services de transferts d’actions, les opérations de change, ainsi que dans les services administratifs et de conformité, dit M. Ferguson. « Elle a ensuite vendu ses activités de transferts pour pouvoir se consacrer à l’industrie naissante des hypothèques subprime. »
C’est pour cela que M. Ferguson a vendu ce titre. « Je préfère m’en tenir à des noms plus anciens dans ce domaine », comme Home Capital Group et Equitable Group Inc., qui sont des fers de lance dans la commercialisation des hypothèques subprime.
Au deuxième trimestre 2013, un fonds spéculatif américain a vendu l’action de Home Capital à découvert, dit M. Ferguson, sa thèse étant que le marché canadien de l’habitation était en passe de subir une correction majeure. L’action de Home Capital a été vendue en masse et M. Ferguson s’est servi de cette occasion pour étoffer sa position dans cet avoir. Par après, ce nom s’est fortement apprécié. M. Ferguson l’a ensuite diminué, mais cette société reste parmi ses 10 avoirs principaux, autant pour les fonds BMO que Mawer.
Un autre avoir dans le secteur des services financiers est First National Financial, société qui évolue sur le marché des hypothèques de bonne qualité. Il s’agit de la plus grande compagnie canadienne n’étant pas une banque à souscrire et procurer des hypothèques de qualité aux familles et aux entreprises, dit M. Ferguson. « Soit elle confie les hypothèques qu’elle initie à des institutions, soit elle les titrise, tout en conservant son rôle administratif. »
Son portefeuille s’élève actuellement à 74 G$ en hypothèques administrées dit M. Ferguson. « Ce rôle lui procure un revenu continu et des flux monétaires durables. » Elle se négocie à 10 fois l’estimation de ses bénéfices par part pour 2014. Le rendement de son dividende est supérieur à 6 %.
Dans le secteur technologique, M. Ferguson dit qu’il a ajouté Solium Capital SUM . « Cette compagnie est l’un des premiers fournisseurs de logiciels d’administration des régimes d’actionnariat à l’échelle mondiale. »
Sa plate-forme informatique sert autant aux entreprises qu’aux employés. Solium domine son créneau au Canada dit M. Ferguson, et a pénétré le marché américain grâce à des acquisitions, tandis que sa présence se développe au Royaume Uni et lui ouvre ainsi la porte sur l’Europe. Un peu plus tôt ce mois-ci, cette société a recueilli 20 M$ de capital en plus, émission à laquelle M. Ferguson a participé.
Solium n’a pas de dette et possède une position liquide nette qui lui permettra d’effectuer d’autres acquisitions et accélérer sa croissance. « Ce titre se négocie à 28 fois ses BPA estimatifs pour 2014. La valeur de cette entreprise par rapport à son bénéfices avant intérêts, impositions, dépréciation et amortissement est 14,2 fois les estimations pour celle-ci en 2014.
Dans le secteur industriel, un avoir de longue date que M. Ferguson continue de prôner est Quincaillerie Richelieu RCH . « Je participe à cette entreprise depuis vingt ans. » Richelieu est l’une des premières sociétés de distribution à être spécialisée dans les meubles, la menuiserie de cuisine, ainsi qu’un grand nombre de produits de quincaillerie. Elle vend aux fabricants et aux détaillants. « C’est la plus grande compagnie en son genre au sein d’un marché nord-américain extrêmement fragmenté. »
Cette compagnie a eu un effet consolidateur dans son domaine, dit M. Ferguson. « Elle affiche un bilan financier positif, un rendement élevé et constant de ses capitaux propres et du capital investi, ainsi qu’une bonne croissance. » Cette action se négocie à 18,6 fois ses BPA estimatifs pour 2014.