Toutefois, une question m’est apparue plus d’une fois : les conseillers veulent-ils vraiment prendre leur retraite ? Évidemment, la plupart oui, mais certains d’entre eux ne semblent pas pressés de le faire. Les répondants de 55 ans et plus sondés par Finance et Investissement estiment qu’ils prendront leur retraite à 67 ans. Six ans plus tard que le Québécois moyen !

Il faut dire que prendre sa retraite est sans doute plus difficile pour un conseiller que pour un col bleu ou pour un fonctionnaire. En effet, pour eux, la retraite représente la fin de la relation professionnelle avec des clients qu’ils ont souvent depuis plusieurs décennies.

Il n’est donc pas étonnant que bon nombre de conseillers soient conscients (heureusement !) de leur devoir de trouver un remplaçant digne de confiance et capable d’offrir la même qualité de services. Ils ne veulent pas que leur clientèle soit «victime» de leur retraite.

Après avoir trouvé la bonne personne, il faut s’entendre sur le prix. Comme dans tous les marchés, les vendeurs et les acheteurs de livres de commerce (book) ont une opinion divergente sur la valeur de celui-ci. Ainsi, 64 % des conseillers de 54 ans et moins s’attendent à payer une ou deux fois la valeur des commissions de renouvellement. Et 69 % des vendeurs de 55 ans et plus exigent trois fois ou plus la valeur des commissions de renouvellement.

Bien que l’écart ne soit pas insurmontable, ce facteur reste important, car les conseillers comptent sur la vente de leur clientèle comme source de revenu de retraite.

Cependant, il existe une autre voie. À défaut d’avoir trouvé la perle rare ou simplement par choix, de nombreux conseillers choisissent de passer en mode «maintien», c’est-à-dire arrêtent de développer leurs affaires pour ne s’occuper que de leurs clients existants, ou d’une partie d’entre eux.

Cette option se reflète bien dans les données de notre sondage, puisque 31 % des répondants de 55 ans et plus comptent conserver une partie de leur clientèle une fois à la retraite. Souhaitons que pour la majorité, ce soit par choix et non faute d’avoir trouvé une relève de qualité.

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Il est bon d’avoir une relève prête en tout temps, car on peut en avoir besoin beaucoup plus tôt que prévu. J’en sais quelque chose. Les habitués de cette page ont sans doute remarqué que je n’avais pas signé de texte depuis 18 mois. C’est le moment où une maladie grave s’est invitée dans ma vie.

On a beau être dans la mi-trentaine, père de famille, heureux, sportif et en bonne santé, on peut quand même piger la mauvaise carte au grand jeu du destin.

C’est ce qui m’est arrivé. Ma situation est beaucoup plus favorable qu’elle ne l’était, mais il y a encore du chemin à faire. Je reste actif, mais beaucoup moins présent jusqu’à ce que ma vie reprenne son cours normal.

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La relève évoque aussi l’ambiance électorale dans laquelle le Québec est plongé. Les électeurs s’apprêtent à choisir la personne qui dirigera leur municipalité. Malheureusement, plusieurs cocheront la case de leur bulletin de vote dans l’espoir de changer de cap et de ramener l’intégrité. C’est triste.

Enfin, la relève peut aussi s’opérer dans l’harmonie. C’est le cas ici, chez Finance et Investissement. En effet, Ozy Camacho vient tout juste d’être nommée éditrice du Groupe Finance, qui regroupe Finance et Investissement et son pendant anglophone, Investment Executive.

Ozy prend la relève de Sylvain Bédard, que plusieurs d’entre vous connaissez bien. En effet, Sylvain a été promu Vice-président, Solutions d’affaires et éditeur Groupe Les Affaires au sein de TC Média.

«Solutions d’affaires» est l’entité qui chapeaute le Groupe Finance. Sylvain reste donc proche de notre équipe et de la communauté financière. Et il restera mon conseiller spécial, j’en fais la demande ici !

Je profite de cet espace pour le remercier de m’avoir confié le poste de rédacteur en chef de ce journal. Puis, de m’avoir donné la latitude et les moyens de faire mon travail.

Et surtout, il s’est fait un devoir de confronter mes idées de façon très efficace. Étant de nature plutôt perfectionniste, j’ai tendance à proposer des projets finement ficelés, ce qui n’a pas empêché Sylvain, souvent, de poser la question à laquelle je n’avais pas pensé ! Bref, il a toujours pris le temps qu’il fallait et j’ai beaucoup appris au fil des ans à ses côtés. La complicité que nous avons développée a beaucoup de valeur.

En personne organisée, Sylvain laisse la maison en bon état. Nos publications, tant imprimées qu’électroniques, vont très bien.

Et justement, nous devons une part de cette réussite à Ozy, qui oeuvre au sein de notre groupe depuis 1994. Entrepreneure dans l’âme, Ozy est une véritable dynamo qui ne semble jamais à court d’énergie. Vous voulez un exemple d’un des projets dans lequel elle a joué un rôle important et qui fonctionne très bien ? Le lancement de Finance et Investissement, il y a 14 ans déjà.

Je suis convaincu qu’elle fera sa marque. Je la connais depuis six ans et je suis ravi de pouvoir compter sur elle à ce poste.

Nous garderons le cap sur la qualité et l’intégrité rédactionnelle, c’est promis.

Christian Benoit-Lapointe

Rédacteur en chef