Alors que la Banque du Canada s’est en quelque sorte retirée du jeu en signalant que les taux d’intérêt ne seraient pas relevés avant un bon moment, M. Flaherty a affirmé, lundi, après avoir rencontré une dizaine d’économistes, qu’il incombait à son ministère d’assurer que le marché soit stabilisé.
« Il incombe en effet au ministère des Finances d’agir s’il y a lieu, car la Banque du Canada n’a pratiquement aucun espace pour bouger », a exprimé le ministre.
« Certains des économistes m’ont suggéré d’avoir des discussions avec des gens dans le secteur du bâtiment étant donné que l’on voit dans certaines régions du pays une réaccélération des prix dans l’immobilier. »
M. Flaherty a dit discuter régulièrement avec des acteurs du secteur immobilier, mais a ajouté qu’il le ferait encore davantage.
Le ministre a précisé ne pas avoir l’intention de prendre des mesures pour l’instant, mais a dit garder un oeil sur le marché pour voir si la récente montée dans les ventes et les prix est temporaire, ou représente le début d’une autre surchauffe.
La plupart des économistes, y compris ceux de la Banque du Canada, perçoivent un ralentissement du secteur après la récente reprise. Mais la banque centrale a aussi cité cet « élan renouvelé » comme l’une des trois menaces intérieures à l’économie dans son rapport de politique monétaire d’octobre.
« (Cette résurgence) pourrait offrir un élan temporaire à l’activité économique, mais pourrait exacerber les déséquilibres existants et par conséquent augmenter la probabilité d’une correction dans l’avenir, a indiqué la Banque du Canada. Une telle correction pourrait avoir des débordements importants dans d’autres portions de l’économie et sur l’inflation. »
Le ministre a été actif dans le secteur immobilier durant son mandat, d’abord en assouplissant les règles, mais plus récemment en resserrant les conditions d’emprunt alors que les Canadiens accumulaient des dettes à de nouveaux sommets pour acquérir des logements.
La plus récente mesure, mise en place en juillet 2012, a été suivie d’un glissement des ventes et un ralentissement des hausses des prix. Mais le marché a commencé à reprendre de l’élan durant l’été, particulièrement à Toronto et Vancouver, la moyenne du prix d’une maison atteignant un nouveau record de près de 386 000 $.
« Il devient intéressant de voir ce que le gouvernement peut faire… Il y a toujours des techniques de persuasion qui peuvent être utilisées pour amener les gens dans la bonne direction », a-t-il soutenu.
Les prix des maisons ne sont pas la seule source d’inquiétude de M. Flaherty.
Le ministre a dit aux médias continuer de tenter d’éliminer le plus possible les écarts de prix entre les États-Unis et le Canada, qu’un récent rapport évaluait à 10 pour cent.
M. Flaherty a affirmé avoir discuté avec des chefs de la direction des principaux détaillants au pays pour demander des explications sur les prix qui demeurent plus élevés pour les mêmes produits au Canada, ajoutant ne pas avoir été tout à fait convaincu par les réponses à ses questions.