«Le paysage économique américain s’améliore sur plusieurs plans : marché de l’habitation, secteur de l’automobile, confiance des consommateurs et des entreprises, vente au détail, etc., dit-il. Et à 15 fois les profits anticipés, l’évaluation du S&P 500 reste raisonnable. Sans compter que je m’attends à ce que le huard perde encore quelques plumes par rapport à la devise américaine.»
En comparaison, le rendement de l’indice canadien S&P/TSX, qui s’établissait à 4 % en 2012 et à 3 % à ce jour en 2013, manque de tonus. «L’économie canadienne est touchée par l’essoufflement du secteur des ressources naturelles, dit-il. Et le secteur immobilier est sous tension.» Jugeant le marché périlleux et étroit, le conseiller le sous-pondère et emploie une approche très conservatrice.
Voici les trois fonds négociés en Bourse (FNB) qu’il recommande pour miser sur ces marchés.
1. Vanguard FTSE Developed Ex North America Index Hedged to CAD (VEF)
«Ce FNB se répartit approximativement comme suit : 65 % en Europe, 20 % au Japon, 10 % en Australie et 5 % ailleurs», dit Stéphane Martineau.
«C’est un FNB plain vanilla, continue-t-il, qui reproduit passivement un indice pondéré par la capitalisation boursière.»
L’indice FTSE Developed ex North America Hedged to CAD contient des titres cotés sur les marchés des pays développés autres que les États-Unis et le Canada. Il utilise aussi les produits dérivés pour protéger contre le risque d’une variation des monnaies étrangères.
«Cette couverture avantage actuellement les investisseurs canadiens, pense le conseiller. À preuve, la dépréciation récente du yen japonais…»
Le FNB de Vanguard procure aussi une bonne diversification. Il contient 1 296 entreprises, plus de la moitié étant de grande taille.
Les principaux noms en portefeuille sont Nestlé, HSBC Holdings et Roche Holding. La finance (24 %), la consommation (23,7 %) et les produits industriels (13 %) sont les secteurs les plus importants.
Lancé en 2011, ce FNB a procuré depuis lors un rendement annualisé de 16,22 %. Il compte déjà 137 M$ d’actif sous gestion.
«Son ratio de frais de gestion (RFG), de 0,28 %, est très, très bas, comme le veut la philosophie de Vanguard», note le conseiller.
2. ALPS Sector Dividend Dogs (SDOG)
Créé en 2012, ce FNB filtré emploie une approche inspirée de la stratégie du Dog of the Dow, mais appliquée au S&P 500. Cette stratégie consiste à acheter en début d’année les 10 titres ayant le rendement en dividendes le plus élevé parmi ceux qui composent l’indice Dow Jones.
«Le fait de cibler les rendements en dividendes élevés avait souvent pour effet de nuire à la diversification, explique Stéphane Martineau. Toutefois, en appliquant cette technique à un marché plus large, ce problème est résolu.»
Ce FNB va même plus loin en s’astreignant à acheter les cinq titres qui versent le dividende le plus élevé pour chacun des dix sous-secteurs de l’indice S&P 500, pour un total de 50 sociétés (par exemple Best Buy, Chevron et Dow Chemical).
Chaque titre compte pour 2 % du portefeuille. Ce poids est rééquilibré tous les trois mois.
«Des études ont montré qu’en rééquilibrant ainsi, c’est-à-dire en vendant les titres qui se sont le plus appréciés pour acheter ceux qui ont le plus reculé, il est possible d’ajouter jusqu’à 2 % de rendement par an», dit le gestionnaire.
«L’indice S-Network Sector Dividend Dogs Total Return, qui existe depuis dix ans, surpasse de 7,2 % le S&P 500 sur cinq ans (au 31 juillet), note Stéphane Martineau. De plus, comme ces titres versent des dividendes importants aux actionnaires, ils sont très attrayants par rapport aux taux d’intérêt actuellement en vigueur sur le marché des obligations.»
Au 31 août, ce FNB versait des distributions annuelles de 3,97 %. Et son RFG était de 0,40 %.
3. iShares S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats Index (CDZ)
«Ce FNB filtré fait du « placement 101 », ironise Stéphane Martineau. C’est-à-dire qu’il mise sur la croissance du dividende, tel que le préconise l’indice S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats.»
Les composantes de cet indice sont filtrées selon trois critères. Premièrement, il faut que ce soit des actions ordinaires ou des unités de fiducie de revenu inscrites à la Bourse de Toronto et qui font partie de l’indice S&P Canada Broad Market. Deuxièmement, les dividendes doivent augmenter chaque année pendant cinq années consécutives. Troisièmement, la capitalisation boursière doit être d’au moins 300 M$.
«À la fin de l’année, souligne le conseiller, les responsables de l’indice refont l’exercice, c’est-à-dire qu’ils cherchent à cerner les entreprises qui remplissent les critères d’inclusion, et la composition est modifiée en conséquence.»
Parmi les 61 sociétés qui répondent à ces critères, on trouve AGF Management, Reitmans et AG Growth International. Des titres qui permettaient, au 9 septembre, de verser des distributions annuelles de 3,44 %.
La finance (22 %), la consommation (18 %) et l’énergie (15,5 %) sont les principaux secteurs.
Ce FNB affichait au 31 août un rendement annualisé de 10,47 % sur trois ans. Il surpasse ainsi l’indice S&P/TSX de 5 %. Son RFG est de 0,66 %.